Pour faire face aux coûts de plus en plus lourds liés aux risques climatiques, les tarifs des assurances devraient passer de « 25 à 40 euros », en moyenne en 2025. Une hausse, qui « reste raisonnable, compte tenu des défis auxquels nous sommes confrontés », déclare Nicolas Gomart, directeur général du groupe Matmut.
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Le groupe Matmut, lemutuelle, compte 4,5 millions d’adhérents et gère 8 300 000 contrats. Il a publié mardi 23 avrils résultats financiers pour 2023. Et ce l’année dernière a été le troisième plus cher, après 1999 et 2022, selon le communiqué de la Matmut.
Si l’année 2023 a été si coûteuse pour les assureurs, c’est « principalement à cause des événements climatiques que nous avons vécus, certes moins sévères que ceux que nous avons connus en 2022, mais qui représentent tout de même la troisième année la plus coûteuse en la matière »expliquer Nicolas Gomart, directeur général du groupe Matmut, sur franceinfo ce mardi.
franceinfo : Ces catastrophes naturelles deviennent-elles monnaie courante ?
Nicolas Gomart : Espérons que cela ne devienne pas si routinier. Mais en fait, ce que nous observons, c’est que nous assistons malheureusement à une multiplication de toutes ces catastrophes qui frappent nos concitoyens.
“Notre fédération professionnelle, France Assureurs, estime que dans les 30 prochaines années, le montant global de ces sinistres devrait doubler par rapport aux 30 dernières années.”
Nicolas Gomartsur franceinfo
Il est plus cher pour les assurances dommages, et pour la Matmut en particulier, qui couvre efficacement les biens soumis à ces risques climatiques. En même temps, nous avons plus de sinistres, il y en a plus, et les réparations sont plus chères car l’inflation est forte sur ces réparations.
L’augmentation de l’intensité et de la fréquence des événements climatiques pourrait se traduire par 70 milliards d’euros de compensations supplémentaires en France sur 30 ans. Et pour financer notre plan catastrophes naturelles, il est prévu d’augmenter la prime d’assurance. Concrètement, comment cela va-t-il se traduire sur mon assurance habitation ? ?
Aujourd’hui, ce régime est extrêmement puissant car c’est un régime très solidaire pour tous les Français. Elle est unique en Europe et coûte environ 25 euros en moyenne par an et par assurance. Ce montant devrait passer de 1euh Janvier 2025, environ 40 euros par an en moyenne par assurance. Donc, de 25 à 40 euros, c’est 15 euros de plus. Il s’agit évidemment d’une augmentation, mais elle reste raisonnable compte tenu des enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Est-ce suffisant pour assurer ces risques climatiques ?
On ne peut pas prédire la trajectoire de manière extrêmement précise, mais en tout cas, c’est déjà une avancée importante et devrait couvrir une bonne partie de l’évolution.
Votre chiffre d’affaires est en hausse de 18% à près de 3 milliards d’euros, porté par la diversification. Cela signifie-t-il que l’assurance auto et habitation, qui constitue votre cœur de métier, est révolue ? ?
Ce n’est pas du tout fini et cela fait aussi partie de notre métier. Ces assurances continuent de se développer. Mais nous, à la Matmut, avons toujours souhaité être au plus près de nos adhérents – C’est ainsi que nous appelons nos clients. Cette diversification s’inscrit donc dans une volonté de couvrir un maximum de besoins d’assurance pour eux.
“Nous avons commencé avec l’automobile, avec l’habitation. Ces dernières années, nous avons développé le métier de l’assurance maladie avec les mutuelles de santé. Et de plus en plus, nous proposons des services d’assurance vie, en termes de prévoyance.”
Nicolas Gomartfranceinfo
C’est vraiment l’objectif, c’est de couvrir tous les besoins d’assurance de nos entreprises.
Sauf que cette diversification représente une part de plus en plus importante de votre chiffre d’affaires. L’assurance habitation et l’assurance automobile sont-elles finalement moins rentables qu’avant ?
Ce n’est pas moins rentable. Cela n’a jamais été très rentable. Nous ne sommes pas dans des métiers extrêmement rentables. Nous sommes dans des entreprises à long terme, soutenant nos membres. Mais ce qui est important, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur ces risques – nous parlions du risque climatique – pour nous en tant qu’entreprise, c’est de diversifier nos risques et de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Et donc aussi disposer de sources de revenus diversifiées avec d’autres types d’assurance.
Aujourd’hui, cela représente 24% du chiffre d’affaires total. Cette diversification est-elle susceptible de représenter une part plus importante de votre chiffre d’affaires à l’avenir ?
Oui, absolument, cela devrait continuer à augmenter. Notre objectif est qu’à terme, ces produits d’assurance dits de personnes représentent environ la moitié de notre activité. Aujourd’hui, ils représentent 30 %.
Et avec quelle part pour l’assurance maladie et le reste des activités ?
C’est difficile à dire, mais a priori l’assurance maladie pourrait représenter environ un quart de l’activité et ce qu’on appelle l’assurance vie, l’assurance retraite, l’autre quart de l’activité. .