Des petites secrétaires de mairie qui se salissent les mains, des responsables d’associations qui se font passer pour des rabatteurs, un directeur de maison de retraite « grisé » par le tutoiement d’un maire d’arrondissement, d’un commandant de police devenu agent électoral zélé… Depuis lundi 23 septembre, le tribunal correctionnel de Marseille arpente les coulisses de la campagne des municipales des 15 mars et 28 juin 2020 dans deux bastions Les Républicains (LR) de la cité phocéenne. Emmenée par Martine Vassal, actuelle présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, la droite marseillaise avait été ternie entre les deux tours par cette sale affaire de procuration.
Treize prévenus dont deux anciens maires de secteur, Julien Ravier (11et et 12et districts) et Yves Moraine (6et et 8et) sont jugés jusqu’à vendredi pour manœuvres frauduleuses et faux en écritures visant à établir 194 procurations illégales.
« Tout le monde est malade dans cette procédure »a relevé le président du tribunal Pascal Gand à l’ouverture des débats. L’ancien commandant de police Roland Chervet, qui avait apposé sa signature sur toutes les procurations litigieuses, sait « une aggravation de sa santé mentale incompatible avec son apparence » ; Richard Omiros, l’ancien directeur de cabinet et de campagne de Julien Ravier, que les enquêteurs ont décrit comme « chef d’orchestre amnésique » de fraude, est hospitalisé en psychiatrie ; Claudine Hernandez, directrice générale des services de la mairie du 11et et 12et Les arrondissements n’ont pas non plus été à la hauteur.
« C’est légal, ça s’est toujours fait à la mairie »
Les petites mains de la fraude, elles, font face. A l’image de Joëlle Di Quirico, 64 ans, secrétaire de mairie depuis quarante-deux ans, mais aussi colistière de Julien Ravier, une candidate de 24 ans.et place sur la liste obtenue après versement d’un chèque de 5 000 euros à l’association Les Amis de Martine Vassal. Avec Valérie Deconi, ces deux agents municipaux au salaire de 1 700 euros ont réalisé des procurations de A à Z.
Assises avant le premier tour sur la table ovale du bureau de Claudine Hernandez, directrice générale des services, transformé en atelier de faussaires, ces deux femmes ont pioché le nom d’un mandant dans une liste de personnes souhaitant voter par procuration et le nom d’un mandataire, très souvent des cadres de la mairie locale ou du conseil départemental – présidé par Martine Vassal –, leur conjoint, voire des militants qui attendaient en échange un poste temporaire ou des relations pour le logement social.
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Des petites secrétaires de mairie qui se salissent les mains, des responsables d’associations qui se font passer pour des rabatteurs, un directeur de maison de retraite « grisé » par le tutoiement d’un maire d’arrondissement, d’un commandant de police devenu agent électoral zélé… Depuis lundi 23 septembre, le tribunal correctionnel de Marseille arpente les coulisses de la campagne des municipales des 15 mars et 28 juin 2020 dans deux bastions Les Républicains (LR) de la cité phocéenne. Emmenée par Martine Vassal, actuelle présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, la droite marseillaise avait été ternie entre les deux tours par cette sale affaire de procuration.
Treize prévenus dont deux anciens maires de secteur, Julien Ravier (11et et 12et districts) et Yves Moraine (6et et 8et) sont jugés jusqu’à vendredi pour manœuvres frauduleuses et faux en écritures visant à établir 194 procurations illégales.
« Tout le monde est malade dans cette procédure »a relevé le président du tribunal Pascal Gand à l’ouverture des débats. L’ancien commandant de police Roland Chervet, qui avait apposé sa signature sur toutes les procurations litigieuses, sait « une aggravation de sa santé mentale incompatible avec son apparence » ; Richard Omiros, l’ancien directeur de cabinet et de campagne de Julien Ravier, que les enquêteurs ont décrit comme « chef d’orchestre amnésique » de fraude, est hospitalisé en psychiatrie ; Claudine Hernandez, directrice générale des services de la mairie du 11et et 12et Les arrondissements n’ont pas non plus été à la hauteur.
« C’est légal, ça s’est toujours fait à la mairie »
Les petites mains de la fraude, elles, font face. A l’image de Joëlle Di Quirico, 64 ans, secrétaire de mairie depuis quarante-deux ans, mais aussi colistière de Julien Ravier, une candidate de 24 ans.et place sur la liste obtenue après versement d’un chèque de 5 000 euros à l’association Les Amis de Martine Vassal. Avec Valérie Deconi, ces deux agents municipaux au salaire de 1 700 euros ont réalisé des procurations de A à Z.
Assises avant le premier tour sur la table ovale du bureau de Claudine Hernandez, directrice générale des services, transformé en atelier de faussaires, ces deux femmes ont pioché le nom d’un mandant dans une liste de personnes souhaitant voter par procuration et le nom d’un mandataire, très souvent des cadres de la mairie locale ou du conseil départemental – présidé par Martine Vassal –, leur conjoint, voire des militants qui attendaient en échange un poste temporaire ou des relations pour le logement social.
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