POLITIQUE – Nous avions dit que nous nous retrouverions à 20 heures. Nous aurons alors une bonne image des résultats du premier tour des élections législatives qui ont débuté en France à 8 heures ce dimanche. Dès la fermeture des premiers bureaux de vote, à 18 heures sur la majeure partie du territoire, les instituts de sondage prépareront les estimations que les médias dévoileront après la fermeture du tout dernier bureau de vote.
Tous les candidats aux élections législatives 2024 dans votre circonscription
Ils tenteront également de faire des projections en termes de sièges sur ce que pourrait être l’Assemblée nationale à l’issue du second tour, dimanche 7 juillet. Ces hémicycles virtuels seront à prendre avec des pincettes, car les règles électorales et les choix politiques des partis en lice pourraient avoir une influence.
La participation, double clé du premier tour
Comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessousLa participation au premier tour des législatives est en baisse constante depuis 30 ans. Elle s’établissait à 47,5% en 2022 quelques semaines après la réélection d’Emmanuel Macron. Deux ans plus tard, elle devrait connaître un rebond (comme en témoignent les plus de 2 millions de procurations) et pourrait dépasser les 60%, voire se rapprocher des 68,5% observés en 1997 lors de la dernière… dissolution.
Le nombre d’élus au premier tour dépendra de la participation. Car il ne suffit pas d’obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés pour l’emporter. Il faut également obtenir un nombre de voix au moins équivalent à 24% des inscrits. Seuls cinq ont pu remplir ce double critère alors que Marine Le Pen (RN) ou Manuel Bompard (LFI) n’avaient dépassé que les 50 % et avaient donc été contraints au second tour. Les experts électoraux projettent des dizaines d’élus dès le premier tour, certains allant même jusqu’à évoquer la barre des 100.
La participation au premier tour jouera également un rôle dans la configuration du second tour. Si aucun candidat n’est élu ce dimanche, les deux premiers seront qualifiés. Les autres candidats ayant réalisé un score supérieur à 12,5% des inscrits pourront également se maintenir. Ils n’étaient que 8 en 2022, un score qui va mécaniquement augmenter cette année puisqu’avec 63% de participation, il faut 19,8% des voix pour se maintenir. Brice Tinturier, PDG d’Ipsos, avance un chiffre maximum de 250, ce dimanche matin dans Le ParisienLe record a été constaté lors de la dissolution de 1997 avec 79 triangulaires.
🇫🇷🗳️ En fait, nous prévoyons environ 250 triangulaires, ce qui serait un record historique et nous placerait dans une toute nouvelle configuration de second tour. pic.twitter.com/SagBcxZIVA
— mathieu gallard (@mathieugallard) 28 juin 2024
Quelques courses quadrangulaires (avec quatre candidats qualifiés) sont également possibles. Elles seront théoriques ce dimanche et resteront virtuelles jusqu’au dépôt des candidatures pour le second tour qui se terminera mardi à 18 heures
Instructions de retrait et de vote
D’ici là, tous les candidats qualifiés ne maintiendront pas leur candidature. Il est fréquent que le troisième se retire pour ne pas faciliter l’élection d’un rival qu’il craint. Les socialistes, les écologistes et les communistes ont déjà fait savoir qu’ils retireraient leur candidat qui n’a aucune chance de faire barrage au Rassemblement national. Ils ont invité les Républicains et la majorité présidentielle à faire de même.
Le camp macroniste n’a pas encore clarifié sa position, qui fait débat. S’il a laissé entendre qu’il pourrait retirer ses candidats face à des candidats LR, PS, PCF ou Verts, il hésite à élire des représentants insoumis au nom d’un principe. « ni RN ni LFI ». La France Insoumise a justement fait savoir, par la voix de Jean-Luc Mélenchon, qu’aucune voix ne devait aller au Rassemblement national. Des instructions encore plus claires sont attendues ce dimanche. Ce sera quelques dizaines de minutes après 20 heures
Il n’en demeure pas moins que ces consignes de vote ne sont pas toujours suivies par les électeurs du premier tour. “Le front républicain des électeurs LR qui voteraient à gauche pour s’opposer au RN n’existe plus. Ils pourraient même, dans cette situation, voter davantage pour le RN que pour la gauche”dit Brice Tinturier dans Le Parisien. Il précise également que si la barrière républicaine était « considérablement effondré » en 2022, la perspective d’une victoire de l’extrême droite peut la réactiver.
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