Les socialistes disent oui au débat à l’Assemblée nationale, mais voteront contre

Lundi 16 septembre, les députés PS ont choisi d’oeuvrer pour qu’un débat ait lieu à l’Assemblée sur la destitution du président de la République, mais voteront ensuite “à l’unanimité” contre une procédure “vouée à l’échec”, reconnaissant une divergence stratégique avec LFI.

La proposition de destitution est à l’ordre du jour du bureau de l’Assemblée nationale, l’organe exécutif suprême de la chambre basse, qui doit se prononcer ce mardi à partir de 9h30 sur sa recevabilité, afin qu’elle puisse être transmise à la commission des lois. Le bureau devrait donc, sauf surprise, voter en sa faveur.

« Une grande nouvelle » pour Mélenchon

La gauche, disposant d’une courte majorité dans cette instance (12 sièges sur 22), pouvait difficilement se permettre de se passer des trois représentants du PS. De quoi mettre les socialistes sous pression de leurs alliés frondeurs au sein du NFP, pour ne pas faire obstacle au débat.

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a salué une “excellente nouvelle” sur X, estimant que “le refus de la décision du suffrage universel ne sera pas resté sans conséquence pour Macron”.

Le parti socialiste a jugé dans un communiqué que « le bureau de l’Assemblée nationale ne doit pas se voir confier le rôle de juge de l’opportunité politique de cette initiative », signée par suffisamment de députés et « motivés ».

“Mais nous avons réaffirmé très fortement le fait que nous ne soutenions pas cette procédure”, a insisté le chef de groupe Boris Vallaud, confirmant que ses députés voteraient “à l’unanimité” contre en commission et dans l’hémicycle si nécessaire.

Emmanuel Macron « relégitimisé » suite au vote ?

Le texte des Insoumis précise notamment que le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, candidate du NFP, à Matignon constitue “un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée au suffrage universel”, arguant que l’alliance de gauche était arrivée en tête des législatives (193 sièges).

Comme LFI, les socialistes attaquent le refus d’Emmanuel Macron, l’accusant de contribuer “à la défiance entre les citoyens et le pouvoir exécutif”. Mais contrairement à leurs alliés, ils décrivent la procédure comme “vouée à l’échec”. Longue et difficile à mener à bien, elle nécessiterait in fine l’approbation des deux tiers des parlementaires de l’Assemblée et du Sénat, réunis en Haute Cour.

Un défi alors que la gauche parlementaire n’est pas unie sur la question, et que la droite, de retour en selle avec l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, a peu de raisons de voter pour elle, au-delà même de réserves sur le fond. “Et au final ce rejet offrira au président une relégitimation qu’il ne mérite pas”, a jugé sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Un discours rejeté par la présidente des députés LFI Mathilde Panot ce lundi, qui jugeait “tout à fait possible d’aller jusqu’au bout de cette procédure d’impeachment”, si tous les parlementaires hors camp présidentiel la soutenaient.

Mais un passage en commission des Lois sera surtout l’occasion pour LFI d’accentuer la pression et de prendre l’opinion à témoin, les élus insoumis relayant avec empressement une pétition de destitution dont le compteur affichait lundi plus de 305.000 signatures.

Article original publié sur BFMTV.com

Anna

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