Des visages joyeux, des discours combatifs, une météo moins maussade que d’habitude. L’air est presque à la fête à Brighton, grande station balnéaire du sud de l’Angleterre où le Trades Union Congress (TUC) tient du 8 au 11 septembre son assemblée annuelle. La première depuis la victoire sans contestation du Labour aux élections générales du 4 juillet. Depuis que le travailliste Keir Starmer est devenu Premier ministre, après quatorze ans de pouvoir conservateur, « L’espoir est de retour en politique »s’est exclamé Paul Nowak, le secrétaire général du TUC, lundi 9 septembre, lors de son discours inaugural.
Les syndicats sont toutefois sur leurs gardes et ont prévenu Keir Starmer et sa chancelière de l’Échiquier (ministre des Finances), Rachel Reeves, qui ont annoncé un projet de budget ” douloureux “ fin octobre pour combler un trou de 22 milliards de livres (26 milliards d’euros) dans les finances publiques, affirmant qu’ils rejetaient une nouvelle vague d’austérité. « Les Britanniques en ont assez de l’austérité »a déclaré Mick Lynch, le secrétaire général charismatique du syndicat des cheminots RMT.
Keir Starmer a promis de « reconstruire les fondations » Il a promis de relancer l’économie britannique et de remettre sur pied les services publics, affaiblis par des décennies de sous-investissement. Mais il s’est aussi engagé à maintenir les règles de discipline budgétaire des conservateurs et à réduire la dette publique. « L’austérité est un choix politique, pas un impératif économique. C’est la dernière chose dont nous avons besoin si nous voulons relancer la croissance. »Cependant, a assuré, depuis Brighton, John McDonnell, figure historique de la gauche travailliste, ancien chancelier de l’Echiquier dans le cabinet fantôme de Jeremy Corbyn.
Les préoccupations des syndicats se concentrent sur la allocation de carburantune subvention versée chaque année à tous les retraités pour les aider à payer leurs factures d’énergie. Rachel Reeves a annoncé qu’elle ne serait désormais versée qu’aux petits retraités éligibles aux prestations complémentaires, afin d’économiser 1,4 milliard de livres. Dix millions de Britanniques vont donc perdre cette prestation, dont de nombreuses personnes âgées qui n’ont pas réclamé leurs prestations sociales car la démarche est fastidieuse et complexe. Cette suppression est « une erreur historique » Mick Lynch, du parti travailliste, a critiqué.
« Je ne peux pas voter pour cette abolition alors que la crise du logement n’a jamais été aussi aiguë à Londres et dans le pays 2 millions de retraités et 4 millions d’enfants vivent dans la pauvreté »a ajouté John McDonnell, député de West London. L’opposition conservatrice a obtenu un vote à la Chambre des communes mardi sur la réduction, avec l’intention de s’y opposer. Jusqu’à 50 députés travaillistes pourraient également voter contre ou s’abstenir, selon l’opposition. TuteurCes décisions “difficile” sont nécessaires, a réaffirmé lundi Keir Starmer. La veille, sur le plateau de la BBC, il supposait être “impopulaire” et a dit qu’il était déterminé à ” changer “ le pays.
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