Les télécoms ont le sentiment d’être les mal-aimés du gouvernement de Michel Barnier. Depuis l’annonce de l’équipe du Premier ministre, le 21 septembre, le secteur s’étonne de ne figurer nulle part dans l’organisation. Pas trace d’un ministre délégué comme ce fut le cas de Jean-Noël Barrot, dans le premier gouvernement d’Elizabeth Borne, entre mai 2022 et juillet 2023. Pas même d’un secrétaire d’État aux communications électroniques, poste occupé par Cédric O, dans l’équipe de Jean Castex, entre juillet 2020 et mai 2022. Rien.
Ce n’est certes pas la première fois que les télécoms disparaissent des intitulés ministériels. Le gouvernement de Gabriel Attal avait déjà supprimé la mention du titre officiel de Marina Ferrari, la secrétaire d’État chargée du numérique. C’était déjà le cas sous plusieurs gouvernements précédents, y compris avant l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Mais les télécoms faisaient toujours partie des attributions officielles des ministres du numérique.
Cette fois, le gouvernement Barnier est allé plus loin en coupant le lien entre numérique et télécoms. Comme le souligne le média en ligne Contextele 24 septembre, la nouvelle secrétaire d’Etat chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, Clara Chappaz, rattachée au ministère de la Recherche, s’occupera uniquement des questions numériques.
Les télécoms resteront toutefois au ministère de l’Economie, probablement sous la responsabilité du nouveau ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, mais sans confirmation officielle à ce stade. Interrogé, le cabinet de M. Ferracci s’est contenté d’expliquer que le décret relatif à ses attributions devrait être publié en Journal officiel dans les prochaines heures. Le secteur disposera-t-il au moins d’un conseiller technique dédié au sein de l’entreprise ?demande le patron d’un opérateur télécoms, sous couvert d’anonymat.
Il reste encore des progrès à faire
« Face aux enjeux majeurs d’inclusion, de compétitivité et de durabilité, le secteur s’étonne de la faible part accordée au numérique et du manque de prise en compte de la question des télécommunications, dont le nouveau gouvernement ne semble pas faire une priorité »ont réagi dans un communiqué commun InfraNum, la fédération des entreprises d’infrastructures télécoms, ainsi que deux associations d’élus, l’Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel) et la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et sociétés de gestion).
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