les tops et les flops de l’UFC Paris 3

Nous avons aimé

Le public parisien

L’Accor Hôtel Arena de Bercy était blindée dès le premier combat de la carte préliminaire. C’est rarement le cas ailleurs. Les Belges et tous les Français ont été soutenus avec une ferveur incroyable. Ne commencez pas le sport avec l’UFC Paris, tout vous semblera ennuyeux après. Chaque combattant français avait sa Marseillaise. Les étrangers respectueux et vaillants ont été grandement applaudis. Dans ce sport, c’est le meilleur public du monde ; après ces Jeux Olympiques, qui le nierait encore ?

L’esprit sportif de Chris Duncan :

Ce poids léger écossais était opposé au Belge Bolaji Oki, donc en terrain hostile. Pas vraiment en quête de victoire – ses coups de pied étaient bien saisis ou bloqués par son adversaire – il a réussi à le prendre dans un étranglement à guillotine. Après de longues secondes, sentant que le Belge était parti (au loin) dans les bras de Morphée, il pressa l’arbitre d’arrêter le combat. Voyant qu’il ne réagissait pas, il prit le risque de lâcher sa mainmise sur la santé de son adversaire. Le Belge était effectivement hors de combat. La classe. Il est récompensé : en larmes, il dédie sa victoire à sa mère décédée et le public l’applaudit chaleureusement.

L’engagement des Français : Benoît Saint-Denis a fait preuve d’une résistance de guerrier ; Nassourdine Imavov a la mentalité d’un champion ; Farès Ziam, Taylor Lapilus et Morgan Charrière ont dévoilé leur plan ; William Gomis a tenu bon dans la tempête. Oumar Sy n’a pas été aussi dominant qu’espéré. Il y a eu une déception avec Nora Cornolle (apparemment due à une blessure au pied avant le combat) et Kévin Jousset (lire plus bas), mais dans l’ensemble les Français ont donné beaucoup de cœur, avec leurs fortunes diverses.

La fraîcheur intacte de Morgan Charrière : “Le dernier pirate” est un combattant médiatique très attachant, en plus d’être un combattant d’élite. Non seulement il a gagné son combat avec la manière – il a été patient et explosif au bon moment – mais il a aussi toute la lucidité et le talent du micro en main. Il parle anglais devant un public international, puis met Bercy dans la langue de Molière. La Marseillaise qu’il a demandée a cappella pour sa libération a été un grand moment. Il apprécie ça, nous aussi, que demander de plus ? Un nouveau combat !

Adversité: l’UFC n’a pas accordé de faveur aux Français. Les combats étaient durs. Avec le recul, les victoires 100% françaises à l’UFC Paris I prennent une toute autre dimension. L’UFC respecte nos combattants, et malgré les défaites, c’est bon signe.

Nous n’avons pas aimé

L’inélégance de Bryan Battle : après de lamentables provocations verbales et gestuelles d’une vulgarité satisfaite, il ne s’est pas calmé avec sa victoire. Il essuya des jets de gobelets à bière en partant. Comme Audiard le dit aux oncles flingueurs, “Je ne dis pas que c’est bien, je dis que ça soulage.”. Condamnons donc ensemble son majeur, et les lancers de coupes qui les punissaient.

L’arbitrage moyen de Loïc Porra : l’arbitre français s’est illustré par une décision arbitrale très critiquée lors de l’UFC Paris II. Cette fois, il n’a pas arrêté le combat Duncan-Oki alors que le Belge était inconscient. «Errare humanum est» dit un proverbe dont la deuxième partie est « persévérer diabolicum »… Cette deuxième erreur dans un événement international semble très grave. L’UFC et la fédération française ne plaisantent pas avec l’intégrité des athlètes.

La déception Jousset : Malgré de bonnes choses en anglais, Kévin Jousset s’est montré trop juste pour son adversaire. Travail en cage, distance, coups de pied, contrôle au sol, il y a encore du travail à faire.