Il y a parfois des omissions très importantes. Mercredi 17 avril, dès son arrivée au meeting du groupe centriste Renew auquel appartient le parti Renaissance, Emmanuel Macron se lance devant les caméras dans un bilan de la situation. « de gros combats » Européens depuis 2019. « relance face au Covid »L’« L’Europe unie pour soutenir l’Ukraine »L’Europe en « rendez-vous de la croissance du 21ee siècle “ malgré la « une colère qui profite aux solutions les plus simplistes »… De nombreux sujets sont cités. A aucun moment le président de la République française n’évoque le Green Deal européen, un ensemble de textes votés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger la santé et l’environnement – une grande partie du mandat.
Ces propos, relayés dans une vidéo supprimée par l’Elysée après le début d’une polémique avec l’opposition, étaient destinés au grand public. Mais depuis la crise agricole, les macronistes, comme beaucoup d’autres, marchent sur des œufs avant de parler de transition écologique, de peur de “contrecoup”le prétendu contrecoup des opinions.
«Nous avons de plus en plus de mal à parler frontalement d’écologie, même les Vertsadmet Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie. Il existe peut-être une forme d’autocensure, une crainte que ces thématiques, parfois trop anxiogènes, soient exploitées par le populisme d’extrême droite. L’un des grands défis politiques du XXIee siècle sera de rendre la transition souhaitable pour tous les citoyens, car elle bénéficiera au plus grand nombre. »
À moins de deux mois des élections européennes, et alors que le Parlement européen doit se prononcer cette semaine sur une réduction du volet écologique de la politique agricole commune (PAC), une note de la Fondation Jean-Jaurès, un groupe de réflexion social-démocrate, publié mardi 23 avril, analyse ce phénomène. « Il y a un paradoxe, car la colère contre certaines normes, contre la taxe carbone ou contre l’artificialisation du net zéro existe, et en même temps, il y a une grande volonté d’action en faveur du climat dans les études d’opinion »résume Théodore Tallent, doctorant et enseignant en sciences politiques à Sciences Po, auteur de ce texte.
Dans ce document, nourri de nombreuses études et entretiens sociologiques, il ne nie pas les enjeux de tension et le risque de voir la transition écologique être rejetée ou profiter aux climato-sceptiques. « Qu’il s’agisse de la taxe carbone, des zones à faibles émissions, du développement des énergies renouvelables, de la réglementation agricole, des obligations de rénovation énergétique ou encore d’éventuelles taxes sur le transport aérien, l’enjeu de l’acceptabilité est là.peut-on lire dans ce texte très critique à l’égard de certains partis politiques, comme le Labour britannique, qui est revenu sur sa promesse électorale d’investir 28 milliards de livres (32 milliards d’euros) chaque année pour la transition écologique, «par peur de contrarier les citoyens». « Bien souvent, l’erreur fondamentale de nombreux décideurs politiques est de comprendre l’opposition à certaines politiques climatiques comme une opposition générale à la politique climatique. »
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