Steve, le narrateur, et Charlélie, son nouveau copain fraîchement arrivé dans la région, vivent à Thetford Mines, une ville du Québec située dans les Appalaches, en 1986. Tout va bien, tout va bien, sauf un détail – terrifiant – : ils passent leur temps à grimper sur des dompes, ces terrils formés par le minerai qui fait vivre l’économie locale, l’amiante. La présence angoissante de cette matière cancérigène habite ce roman d’apprentissage au style vif et singulier, tout éclaboussé de écriture sur la naturepréfigurant la catastrophe qui attend et qui frappera.
Le premier roman du poète québécois Sébastien Dulude capte avec une habileté narrative et une langue remarquables cette période brillante, néanmoins parsemée d’éclats, qu’est la fin de l’enfance. Le père de Steve est plein de violence. Sa mère est dépressive. La dureté des conditions de vie et de travail a brisé les adultes. Heureusement, tout vit et vibre dans l’amitié des deux garçons. Mais le malheur défait tout. Sébastien Dulude mêle drame intime et drame social à travers les différentes saisons d’un garçon éminemment sensible, dont la présence et la psychologie sont si finement dessinées qu’il nous hante dans nos rêves après l’avoir lu, perché sur son célèbre “ vélo “à la recherche de son Eden perdu.
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