Les mairies des villes japonaises, en crise démographique, vont vendre les cendres de leurs morts pour renflouer les caisses.
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Le Japon connaît une terrible crise démographique et chaque année, le pays perd près d’un million d’habitants. En conséquence, des milliers de communes se retrouvent avec de moins en moins d’habitants et donc de moins en moins d’activité économique. Pour renflouer les caisses, des villes ont décidé de vendre les cendres des personnes décédées et incinérées dans des crématoriums. Ils contiennent en effet de l’or, de l’argent, du platine et même du palladium.
Au Japon, tout le monde est incinéré, c’est la règle, et les familles ne recueillent qu’une petite partie des cendres de leurs défunts. Les villes doivent donc gérer chaque année des tonnes de cendres non récupérées. C’est ainsi qu’est née l’idée de réutiliser ces cendres. Après incinération, on retrouve de nombreux métaux précieux, comme l’or dans les dents, le platine ou le palladium dans les prothèses articulaires, ou encore le zinc, le cobalt et le titane, qui peuvent provenir de divers implants médicaux.
Ces métaux représentent un volume important, puisque la ville de Kyoto a publié une estimation à ses médias locaux. En incinérant 13 000 personnes sur une période de neuf mois, elle a récupéré 39 tonnes de cendres et dans ces 39 tonnes de cendres, il y aurait sept kilos d’or, 21 kilos d’argent, six kilos de palladium et 200 grammes de platines. Vendu sur le marché à des sociétés spécialisées, celui-ci peut générer un revenu de plus de 700 000 euros. D’autres villes estiment que sur l’année, elles gagneront au moins un million d’euros en revendant leurs cendres remplies de résidus métalliques.
Il n’y a pas de débat sur l’utilisation des cendres humaines, puisque légalement, celles dont les familles ne veulent pas appartiennent au crématorium et donc à la ville. Elle peut en disposer comme elle le souhaite et les communes en discutent parfois avec la population locale.
La commune de Tajimi, dans la préfecture de Gifu, vient par exemple de lancer une enquête auprès de ses habitants avant de se lancer dans ce commerce de cendres et 95% d’entre eux ont estimé qu’il s’agissait d’une bonne idée.
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