Le Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire de Suisse, a confirmé cette peine de prison, après la condamnation d’Alain Soral pour ses propos homophobes envers un journaliste.
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Une décision “historique” ce qui créera un précédent, selon les associations LGBTQ+. L’essayiste franco-suisse d’extrême droite Alain Soral, condamné pour ses propos homophobes envers une journaliste, devra purger une peine de prison. Le Tribunal fédéral, plus haute instance judiciaire de Suisse, a confirmé, jeudi 18 avril, la condamnation en deuxième instance d’Alain Soral prononcée en octobre 2023. La peine d’emprisonnement est cependant réduite de 60 à 40 jours pour des raisons de procédure.
De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral, qui vit à Lausanne depuis fin 2019, avait, en première instance, évadé de prison en Suisse mais a été condamné à une amende pour diffamation pour des propos insultants à l’égard d’un journaliste du Quotidien. La Tribune de Genève qu’il avait décrit comme “grosse lesbienne”. En appel, le Tribunal cantonal a également constaté une discrimination et une incitation à la haine fondées sur l’orientation sexuelle.
Après le jugement de deuxième instance, l’essayiste de 65 ans, régulièrement reconnu coupable d’injures, a fait appel et a demandé notamment à être acquitté du chef de discrimination et d’incitation à la haine au sens de l’article 261 bis du Code pénal, une disposition étendue depuis juillet 2020 aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle, en plus de celles liées à la couleur de peau, à l’origine ou à la religion. Mais pour la Cour fédérale, cela ne veut pas dire “il ne fait aucun doute que le message de l’appelant tendait à susciter et à exciter un sentiment de haine en raison de son orientation sexuelle”.
De leur côté, les associations Croix Rose et LOS (Swiss Lesbian Organisation) saluent un “victoire historique” dans la lutte contre l’homophobie, ce qui créera un précédent en Suisse. C’est « la première condamnation par la Haute Cour pour incitation à la haine homophobe depuis l’extension de l’article 261 bis du Code pénal », a expliqué Gaé Colussi, gérante chez Croix Rose, dans un communiqué commun.
“Ce jugement envoie un message clair : de telles affaires seront désormais prises très au sérieux et de tels propos n’ont pas leur place dans l’espace public”, notent les organismes. Ceux-ci réclament l’extension de la norme pénale « à l’identité de genre, afin que toutes les incitations à la haine queer-phobiques puissent être condamnées, y compris celles visant les personnes trans. »
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