l’Etat reconnu responsable d’une charge de police contre Geneviève Legay en 2019 à Nice

La septuagénaire a subi de multiples fractures, notamment au crâne, lors d’une violente charge de police en mars 2019 à Nice.

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Geneviève Legay, militante d'Attac, lors d'une manifestation de

Le tribunal administratif de Nice a reconnu mercredi 15 mai l’État responsable à 80 % des blessures subies par Geneviève Legay, une militante septuagénaire des « gilets jaunes » victime d’une violente charge de police en mars 2019 à Nice. Une expertise devra déterminer le montant des réparations à verser à Mme Legay, qui avait réclamé 50 000 euros dans son recours déposé en novembre 2020.

Cette procédure se distingue du dossier pénal, déboussolé à Lyon, dans lequel le commissaire qui a ordonné la mise en accusation a été condamné à six mois de prison. Rabah Souchi, devenu numéro 2 de la police municipale de Nice, a fait appel. Le 23 mars 2019, Mme Legay, alors âgée de 73 ans et porte-parole départementale d’Attac, participe à une manifestation non autorisée de « gilets jaunes » dans le centre de Nice.

Les images de cette femme aux cheveux gris entourée de policiers, d’abord debout avec un drapeau arc-en-ciel puis gisant inconsciente au sol après l’accusation, ont fait grand bruit, tout comme les efforts des autorités pour tenter d’exonérer la police ou les propos du président. Emmanuel Macron souhaitant « une forme de sagesse » chez le septuagénaire. Victime de multiples fractures, notamment au crâne, Geneviève Legay est restée à l’hôpital pendant deux mois. Et il en ressort avec des séquelles : plus de troubles de l’odorat, de l’ouïe et du goût, 45 séances de kiné pour retrouver un peu d’équilibre et un long suivi psychologique.

Dans son jugement rendu mercredi, le tribunal administratif reprend le cours des faits et conclut que « les blessures du requérant sont la conséquence directe d’une mesure prise par l’autorité publique (…). L’Etat doit donc être tenu pour responsable ». Tout en constatant que le septuagénaire « a fait preuve d’une imprudence délibérée »il limite sa part de responsabilité à 20%, rappelant que les manifestants étaient pacifiques : « Le danger auquel elle s’est exposée ne pouvait raisonnablement inclure le risque de blessures graves à la tête. »