EEn France, en matière de politiques publiques, le clivage profond ne porte pas tant sur les objectifs à atteindre que sur les moyens pour y parvenir. Ainsi, dans le domaine de la santé, tout le monde prône un accès équitable aux soins ou vante les bienfaits de la prévention. En revanche, si les déclarations politiques précisent rarement les moyens choisis pour atteindre un objectif, l’histoire parle pour ceux qui ont été au pouvoir.
Mais le camp étatiste, de droite comme de gauche, a gagné. Ainsi, à une exception près, les politiques de santé menées depuis un demi-siècle illustrent la nationalisation progressive de la France et expliquent sa paralysie que beaucoup souhaitent encore aggraver. Il nous faut toujours plus d’État.
Des contraintes réglementaires renforcées
Après la création des hôpitaux universitaires en 1958, la grande loi hospitalière d’après-guerre remonte au 31 décembre 1970. Elle instaure notamment la carte sanitaire, soit un système de planification et d’autorisation dont l’objectif affiché est l’accès équitable aux soins. A l’image du système d’autorisation imaginé par Vichy pour l’ouverture des pharmacies, toute ouverture de lits, toute installation d’équipements dits « lourds » nécessite depuis une autorisation préalable. Ce mécanisme a été réformé et renforcé à de nombreuses reprises, la dernière mouture date de 2016.
Et des décennies plus tard ? Rien, sauf le pire : les inégalités préexistantes se sont maintenues, voire aggravées. (…) Lire la suite