Au cours des quinze dernières années, ceux qui ont suivi, même avec une certaine enthousiasme, le « GPS européen » baptisé Galileo (programme européen de géolocalisation) et le développement de l’industrie spatiale européenne ont pu, à juste titre, établir le constat suivant : le Vieux Continent n’a pratiquement pris du retard que sur les Américains, les Chinois, les Indiens ou les Russes.
Il paraît donc surprenant qu’en juillet 2023, à Rome, le gouvernement de Giorgia Meloni ait décidé de renforcer la coopération spatiale avec l’Afrique, volet du « plan Mattei », afin de dynamiser ses relations avec le continent. Explication : l’exécutif transalpin accorde un rôle sérieux à la relance de la base historique de Malindi, au Kenya (dernier lancement en 1988).
En coulisses, une aspiration encore plus vaste se dessine : la création d’un pont entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale africaine, fondée début 2023 par l’Union africaine et dont le siège est en Égypte. L’élaboration d’une stratégie spatiale figure parmi les quinze objectifs prioritaires identifiés par l’Union africaine pour améliorer la croissance économique et le développement du continent dans le cadre des perspectives de l’Agenda 2063 (une initiative de l’Union africaine lancée en 2013 visant le développement économique et l’intégration politique du continent au cours des cinquante prochaines années).
« Crise de lancement »
Outre le projet kenyan du gouvernement italien, l’Espagne est devenue en mai le vingt-cinquième pays signataire des accords Artemis, ouvrant la voie à un partenariat entre la Nasa et la nouvelle agence spatiale espagnole. Au niveau de l’Union européenne (UE), Bruxelles tente de laisser derrière elle la crise des fusées et la stagnation des projets européens depuis plus d’un an. En juillet 2023, les fusées de transport Ariane 5 ont été « mises à la retraite » et Bruxelles s’est retrouvée sans outil spatial autonome, dépendante de ses partenaires internationaux.
La « crise du lancement » a pris fin en juillet. Lors de sa première mission d’essai, Ariane 6 a lancé avec succès depuis la Guyane française le satellite CubeSats, construit par des entreprises européennes. « C’est un nouveau chapitre dans l’histoire de la recherche spatiale européenne, qui ramène l’oxygène dans l’industrie. Mais surtout,
Au cours des quinze dernières années, ceux qui ont suivi, même avec une certaine enthousiasme, le « GPS européen » baptisé Galileo (programme européen de géolocalisation) et le développement de l’industrie spatiale européenne ont pu, à juste titre, établir le constat suivant : le Vieux Continent n’a pratiquement pris du retard que sur les Américains, les Chinois, les Indiens ou les Russes.
Il paraît donc surprenant qu’en juillet 2023, à Rome, le gouvernement de Giorgia Meloni ait décidé de renforcer la coopération spatiale avec l’Afrique, volet du « plan Mattei », afin de dynamiser ses relations avec le continent. Explication : l’exécutif transalpin accorde un rôle sérieux à la relance de la base historique de Malindi, au Kenya (dernier lancement en 1988).
En coulisses, une aspiration encore plus vaste se dessine : la création d’un pont entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale africaine, fondée début 2023 par l’Union africaine et dont le siège est en Égypte. L’élaboration d’une stratégie spatiale figure parmi les quinze objectifs prioritaires identifiés par l’Union africaine pour améliorer la croissance économique et le développement du continent dans le cadre des perspectives de l’Agenda 2063 (une initiative de l’Union africaine lancée en 2013 visant le développement économique et l’intégration politique du continent au cours des cinquante prochaines années).
« Crise de lancement »
Outre le projet kenyan du gouvernement italien, l’Espagne est devenue en mai le vingt-cinquième pays signataire des accords Artemis, ouvrant la voie à un partenariat entre la Nasa et la nouvelle agence spatiale espagnole. Au niveau de l’Union européenne (UE), Bruxelles tente de laisser derrière elle la crise des fusées et la stagnation des projets européens depuis plus d’un an. En juillet 2023, les fusées de transport Ariane 5 ont été « mises à la retraite » et Bruxelles s’est retrouvée sans outil spatial autonome, dépendante de ses partenaires internationaux.
La « crise du lancement » a pris fin en juillet. Lors de sa première mission d’essai, Ariane 6 a lancé avec succès depuis la Guyane française le satellite CubeSats, construit par des entreprises européennes. « C’est un nouveau chapitre dans l’histoire de la recherche spatiale européenne, qui ramène l’oxygène dans l’industrie. Mais surtout,