Les contours de la réforme de l’assurance chômage se précisent. Mercredi 22 mai, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a initié une série de rencontres avec des responsables syndicaux et patronaux pour présenter les pistes privilégiées par l’exécutif. Elle leur a indiqué que la copie pourrait encore évoluer suite à ces échanges, les décisions finales devant être rendues publiques dimanche par Gabriel Attal, le chef du gouvernement. Mais les partenaires sociaux estiment que la messe est dite.
Un décret dont l’entrée en vigueur est prévue échelonnée entre le 1euh juillet et 1euh Décembre, sera pris pour durcir les règles applicables aux demandeurs d’emploi. Ces changements devraient permettre la création de 90 000 postes. Ils généreraient aussi à terme 3,6 milliards d’euros d’économies par an – soit un peu plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023. Un montant “monstrueux”selon Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT. « C’est la pire réforme de toute l’histoire du régime »renchérit Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT.
Les scénarios dévoilés mercredi par Mmoi Vautrin a commencé à couler la veille dans Les échos avant d’être presque entièrement révélé par Le Parisientandis que le ministre du Travail n’avait réalisé qu’un seul entretien sur les huit prévus avec des représentants des salariés et des chefs d’entreprise (deux d’entre eux devaient avoir lieu jeudi et un autre le 5 juin).
Elargir le « bonus-malus » pour les entreprises
M.moi Vautrin a confirmé à ses interlocuteurs que le gouvernement souhaitait durcir les conditions d’octroi des droits. La solution qui tienne la corde serait d’allonger la « période d’affiliation » ainsi : il faudrait désormais avoir travaillé huit mois au cours des vingt derniers mois pour obtenir une allocation, contre six au cours des vingt-quatre derniers mois actuellement (trente-six pour les personnes âgées d’au moins 53 ans). Un changement de paramètre qui toucherait en priorité les jeunes et les plus précaires (intérimaires, saisonniers, salariés en contrats courts).
Autre orientation très importante : le mécanisme de « contracyclicité », créé par une loi de décembre 2022, devrait être achevé. Elle a pour effet d’introduire des règles plus sévères lorsque la situation économique est bonne et de les assouplir lorsque l’activité se dégrade. Un tel système a déjà réduit la durée d’indemnisation de 25%, tant que le taux de chômage reste inférieur à 9% – ce qui est actuellement le cas puisqu’il s’élève à 7,5%. A l’avenir, un nouveau seuil pourrait être instauré, avec une réduction supplémentaire de la durée d’indemnisation si le taux de chômage descend en dessous de 6,5 %.
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Les contours de la réforme de l’assurance chômage se précisent. Mercredi 22 mai, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a initié une série de rencontres avec des responsables syndicaux et patronaux pour présenter les pistes privilégiées par l’exécutif. Elle leur a indiqué que la copie pourrait encore évoluer suite à ces échanges, les décisions finales devant être rendues publiques dimanche par Gabriel Attal, le chef du gouvernement. Mais les partenaires sociaux estiment que la messe est dite.
Un décret dont l’entrée en vigueur est prévue échelonnée entre le 1euh juillet et 1euh Décembre, sera pris pour durcir les règles applicables aux demandeurs d’emploi. Ces changements devraient permettre la création de 90 000 postes. Ils généreraient aussi à terme 3,6 milliards d’euros d’économies par an – soit un peu plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023. Un montant “monstrueux”selon Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT. « C’est la pire réforme de toute l’histoire du régime »renchérit Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT.
Les scénarios dévoilés mercredi par Mmoi Vautrin a commencé à couler la veille dans Les échos avant d’être presque entièrement révélé par Le Parisientandis que le ministre du Travail n’avait réalisé qu’un seul entretien sur les huit prévus avec des représentants des salariés et des chefs d’entreprise (deux d’entre eux devaient avoir lieu jeudi et un autre le 5 juin).
Elargir le « bonus-malus » pour les entreprises
M.moi Vautrin a confirmé à ses interlocuteurs que le gouvernement souhaitait durcir les conditions d’octroi des droits. La solution qui tienne la corde serait d’allonger la « période d’affiliation » ainsi : il faudrait désormais avoir travaillé huit mois au cours des vingt derniers mois pour obtenir une allocation, contre six au cours des vingt-quatre derniers mois actuellement (trente-six pour les personnes âgées d’au moins 53 ans). Un changement de paramètre qui toucherait en priorité les jeunes et les plus précaires (intérimaires, saisonniers, salariés en contrats courts).
Autre orientation très importante : le mécanisme de « contracyclicité », créé par une loi de décembre 2022, devrait être achevé. Elle a pour effet d’introduire des règles plus sévères lorsque la situation économique est bonne et de les assouplir lorsque l’activité se dégrade. Un tel système a déjà réduit la durée d’indemnisation de 25%, tant que le taux de chômage reste inférieur à 9% – ce qui est actuellement le cas puisqu’il s’élève à 7,5%. A l’avenir, un nouveau seuil pourrait être instauré, avec une réduction supplémentaire de la durée d’indemnisation si le taux de chômage descend en dessous de 6,5 %.
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