l’extrême droite en tête des sondages avec à sa tête un leader très radical

Les Autrichiens votent dimanche pour élire leurs députés et choisir un chancelier. Le parti d’extrême droite est en tête dans les sondages. A sa tête, Herbert Kickl, qui rêve d’une « Autriche forteresse ».

A deux jours des élections législatives prévues le dimanche 29 septembre 2024, le parti d’extrême droite autrichien FPÖ est en tête dans les sondages, crédité de 27 % des voix. Et ce n’est pas une surprise. Les élections de ces derniers mois, qu’elles soient locales ou européennes, ont confirmé que le FPÖ était bien revenu à son plus haut niveau, complètement remis du scandale de corruption de « l’Ibizagate » qui l’avait fragilisé en 2019, lors des dernières législatives.

Mais s’il y a un air de déjà-vu en Autriche, il est trompeur, car le FPÖ d’Herbert Kickl, arrivé en tête en 2021, a une stratégie différente de celle des années passées. Personnalité clivante, Herbert Kickl s’est imposé comme le numéro 1 durant la pandémie de coronavirus. Durant cette période, il devient la voix des anti-vaccins, un mouvement important en Autriche.

Depuis, il adopte un discours radical, tant sur le fond que sur la forme, loin d’une stratégie de diabolisation, comme le fait le RN en France. Il utilise des termes qui sont des références à peine voilées au langage national-socialiste, assume des positions pro-russes, parle d’une “orbanisation” de l’Autriche et défend des positions toujours plus extrêmes sur l’immigration, répétant sans cesse qu’il veut un “Forteresse autrichienne”.

Mais les conservateurs de l’ÖVP ne sont pas loin derrière le FPÖ. CCes derniers jours, l’écart s’est même réduit. Dirigé par l’actuel chancelier Karl Nehammer, le parti conservateur est aujourd’hui crédité de 25% des intentions de vote, devant les sociaux-démocrates du SPÖ à 21%. La campagne législative a été perturbée par la tempête Boris qui a durement frappé l’Autriche. Et le FPÖ qui n’arrête pas de parler “l’hystérie climatique” j’ai peut-être perdu des électeurs ici. Il est donc possible que les conservateurs arrivent en tête dimanche, devant le FPÖ, ce qui serait une surprise.

Quant à l’accession de l’extrême droite au pouvoir, tout dépendra des conservateurs. Ces derniers ont déjà gouverné à deux reprises avec l’extrême droite ces dernières années. Le chancelier Karl Nehammer n’a pas exclu des discussions avec l’extrême droite, mais a toutefois exclu de négocier avec Herbert Kickl lui-même, précisément en raison de son radicalisme.

L’hypothèse d’une nouvelle coalition entre l’extrême droite et les conservateurs reste donc possible. Mais ces derniers pourraient aussi choisir de s’allier aux sociaux-démocrates et éventuellement au petit parti libéral Neos. Bref, si l’extrême droite a de bonnes chances d’arriver en tête du scrutin, rien n’est sûr quant à une éventuelle participation gouvernementale.