Uune première historique depuis l’après-guerre. Le parti d’extrême droite FPÖ a remporté dimanche 29 septembre les élections législatives en Autriche, devant ses adversaires. Selon les premières estimations de la chaîne publique ORFle Parti de la liberté, en abrégé FPÖ, a obtenu une victoire significative avec 29,1% des voix, soit une hausse de 13 points par rapport à 2019, qui ne lui permet cependant pas d’être certain de pouvoir gouverner. Le parti conservateur ÖVP, dirigé par le chancelier Karl Nehammer, arrive en deuxième position avec 26% des voix, en baisse de 11,2 points.
Sous la direction d’Herbert Kickl, le FPÖ a renforcé son orientation nationaliste. Bien qu’un ancien président du parti, Friedrich Peter, ait appartenu aux SS, le mouvement s’efforce aujourd’hui de se démarquer de ses éléments néo-nazis, contrairement à certains groupes visibles dans les Länder de l’ex-RDA. Lors de son dernier meeting de campagne à Vienne, Kickl s’est montré optimiste : « Cette fois, ce sera différent. Je ne veux pas nous porter malheur mais je le sens : cette fois, nous allons gagner. Cette prédiction semble avoir été exacte, une victoire du FPÖ pouvant provoquer des bouleversements politiques.
Le FPÖ avait déjà participé à des gouvernements précédents, mais n’avait jamais remporté d’élections nationales. Malgré sa défaite en 2019 en raison du scandale de corruption lié à l’Ibizagate, le parti est revenu en force, propulsé par Herbert Kickl. Cette dernière, bien que peu attendue à ce jour, a su profiter des préoccupations sociales et économiques qui balayent l’Europe.
Cependant, le radicalisme de Kickl pourrait devenir un obstacle à son accession à la chancellerie. La gauche et le centre ont déjà refusé toute alliance avec lui. Karl Nehammer assure qu’il ne veut pas s’allier avec Herbet Kickl mais n’exclurait pas une éventuelle coalition avec le FPÖ comme en 2000 et 2017. A moins qu’il ne tente de former une grande coalition avec les sociaux-démocrates du SPÖ. Cette option, proche des 92 sièges nécessaires à une majorité, pourrait nécessiter l’ajout d’un troisième partenaire, comme les Verts ou les Libéraux de Neos, une configuration inédite.
« Remigration » et coronascepticisme
Kickl, qui se qualifie de “Volkskanzler” (chancelier du peuple) dans le pays d’origine d’Adolf Hitler, prône des politiques telles que la “remigration”, visant à retirer la citoyenneté autrichienne et à expulser certains citoyens d’origine étrangère. Sa position anti-migrants séduit un électorat ouvertement raciste, tandis qu’il défend l’idée que les étrangers qui « ne respectent pas nos règles » devraient quitter le pays, un concept issu du mouvement identitaire.
A LIRE AUSSI Pro-remigration, anti-UE et radical… Qui est Herbert Kickl, le leader de l’extrême droite autrichienne ? Ancien ministre de l’Intérieur sous le gouvernement de Sebastian Kurz en 2017, Kickl est une figure controversée, notamment pour ses actions fortes contre l’Etat de droit et la liberté de la presse. Son succès repose également sur le soutien des anti-vaccins, qu’il a su rallier grâce à ses propos complotistes contre les mesures liées au Covid-19, ainsi que sur les électeurs touchés par l’inflation et les partisans de la neutralité autrichienne, notamment opposés à sanctions contre la Russie. Un discours nationaliste et anti-migrants qui reflète les tensions sociales et économiques croissantes en Autriche et en Europe.
Vous pouvez rapidement voir le Tag plus ohne Gewaltverbrechen durch Migranten und Asylforderer. L’ÖVP et le SPÖ sont situés en 2015 lorsque l’Ausland et les Herren Länder nach Österreich et ließen sont zu, dass sich Parallelgesellschaften et criminel Banden bildeten. Ici, nous avons… pic.twitter.com/ilbbbHh7TZ
– FPOE (@FPOE_TV) 6 août 2024