La région Ile-de-France a annoncé, mardi 24 septembre, un plan anti-bruit pour réduire les nuisances sonores d’ici 2030, notamment sur les routes de la région parisienne, dont le périphérique où la réduction de la vitesse maximale fait polémique. Le plan, comprenant une vingtaine de mesures, prévoit un budget de 100 millions d’euros. Les associations environnementales regrettent un plan qui ne s’attaque pas aux racines du problème, à savoir l’usage massif de la voiture.
Les mesures présentées par la présidente du Conseil régional, Valérie Pécresse (LR), visent à réduire de 30 % l’exposition aux nuisances sonores, notamment liées au bruit routier, et à protéger les 500 000 Franciliens qui en souffrent le plus. Selon une enquête menée auprès de 3 000 Franciliens, 48 % des bruits les plus gênants sont liés aux transports, dont 32 % au trafic routier, 8 % au trafic aérien et 3 % au trafic ferroviaire, a expliqué Mmoi Pécresse en conférence de presse.
Le plan régional concentrera ses efforts sur les cent premiers « points noirs » identifié dans tous les départements de la région parisienne, notamment les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis.
Radars sonores
Il vise à « Diviser la pollution sonore par cinq » pour les riverains des 150 kilomètres de routes les plus bruyantes, en encourageant l’installation de murs antibruit et de revêtements insonorisants sur les routes. « Les engagements financiers du nouveau contrat de plan Etat-Région vont augmenter de 55% pour atteindre 28 millions d’euros »détaille la région.
Valérie Pécresse, montée au créneau contre la décision de la maire de Paris, Anne Hidalgo, d’abaisser la vitesse maximale à 50 km/h sur le périphérique à partir du 1er juilleteuh Le gouvernement d’octobre, qui a déjà réduit la vitesse à 70 km/h, a réitéré sa proposition de financer la moitié de la pose de nouveaux revêtements insonorisants. Soit 15 millions d’euros. Ces revêtements routiers, affirme-t-il, sont plus efficaces que les réducteurs de vitesse, mais doivent être renouvelés tous les dix ans.
La région prévoit également de déployer une centaine « radars sonores » contre les incivilités, notamment pour verbaliser les deux-roues équipés de pots d’échappement illégaux – ceux qui génèrent le plus de nuisances, a souligné Olivier Blond, président de l’observatoire Bruitparif.
Pour réduire le bruit ferroviaire, des engagements financiers « doublera à 30 millions d’euros »toujours dans le cadre du nouveau contrat de plan Etat-Région. « Nous sommes très déçus par ce plan dont la répartition n’est pas claire. La Région se concentre sur le périphérique, elle continue à mettre beaucoup d’argent dans les routes et, au final, ne fait rien pour réduire le rôle de l’automobile. »Kader Chibane, président du groupe écologiste au Conseil régional, où le plan sera soumis au vote jeudi, a déclaré à l’Agence France-Presse.