L’influence chinoise en Afrique vue par la presse du continent

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Pourquoi cet article

Cette revue de la presse africaine fait le point sur le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui s’est tenu début septembre à Pékin. Il est intéressant pour les étudiants de première année de prendre en compte le regard que portent les médias africains sur l’influence toujours croissante de la Chine sur leur continent.

En effet, le thème 2 du programme de première année s’intitule « Analyser la dynamique des puissances internationales » et l’axe 2 propose d’explorer en profondeur les nouvelles formes de pouvoir, notamment la stratégie des nouvelles routes de la soie voulue par le président chinois, Xi Jinping, depuis 2013.

Cette revue de presse fournit aux étudiants des arguments concrets pour illustrer les modalités de l’influence chinoise en Afrique.

Si vous deviez retenir une seule citation

« Les dirigeants africains, puisque c’est de cela dont il s’agit, qui, pour la plupart, ne se mobilisaient ainsi que sur les bords de Seine, lors des sommets entre la France et le continent noir, sont désormais davantage attirés par l’ombre de la Grande Muraille de Chine. »

Comme le montre cette citation du site d’information burkinabé : Wakat Sera, L’influence chinoise en Afrique est devenue massive, reléguant souvent les anciennes puissances coloniales au second plan. On l’a vu dans le cas des anciennes colonies françaises : le rejet de l’Occident par ces pays a ouvert la porte à l’influence de la Chine ou de la Russie, qui proposent des modèles de coopération alternatifs, beaucoup moins soucieux du respect de la démocratie.

Cette revue de presse souligne que ce rapprochement entre la Chine et les États africains s’inscrit dans une relation d’interdépendance. En investissant massivement en Afrique, la Chine cherche à mettre la main sur les ressources du continent, comme les terres agricoles – ce que l’on appelle les accaparement des terres – ou des minéraux.

Parallèlement, Pékin s’emploie à développer son soft power, en ouvrant par exemple des Instituts Confucius (centres de promotion de la langue et de la culture chinoises) dans de nombreux pays africains. En accordant de nombreux prêts au développement, Pékin cherche enfin à s’assurer le soutien des chefs d’État africains aux Nations unies.

Mais derrière tous les accords économiques ou sécuritaires qu’elle conclut, la Chine se préoccupe avant tout de servir ses propres intérêts, rapportent les médias. En effet, grâce à l’octroi massif de prêts de développement qui permettent la construction des infrastructures des nouvelles routes de la soie en Afrique, elle se positionne en créancier du continent. Le site de la BBC note que la Chine détient environ 20 % de la dette totale des États africains envers le reste du monde. Le siteAl-Jazira, il souligne qu’elle est accusée d’avoir pratiqué une « diplomatie de la dette » pour son bénéfice.

Certains pays, comme l’Afrique du Sud, cherchent aujourd’hui à rééquilibrer leurs relations avec Pékin. Ils sont bien conscients que si l’Afrique a besoin de l’argent de la Chine, celle-ci est en même temps devenue dépendante du continent, tant pour ses ressources que pour l’influence qu’elle y exerce.

Pour aller plus loin

Pour en savoir plus sur ce sujet, nous vous recommandons de lire les articles suivants :

• Cette revue de presse, réalisée également à l’occasion du sommet sino-africain du début du mois, revient sur l’ampleur des investissements chinois en Afrique et sur la « diplomatie de la dette ».
• Cette autre revue de presse revient sur les efforts de plusieurs pays africains pour renégocier leur dette avec la Chine et diversifier leurs donateurs.
• Cette carte de l’Afrique montre que l’influence chinoise sur le continent s’étend de plus en plus aux domaines militaire et sécuritaire.

Et ce qu’il ne faut pas manquer cette semaine non plus

Nous proposons également aux étudiants de première année travaillant sur le thème 1, consacré à la démocratie, de s’arrêter et de regarder cet article du quotidien allemand de gauche Le journal quotidien :Après la victoire du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections régionales dans les Länder de l’ex-Allemagne de l’Est, la journaliste Anne Fromm se demande comment les partis démocratiques peuvent tenter de reconquérir l’électorat d’extrême droite.