CC’est le feuilleton dans le feuilleton. Alors que Michel Barnier peine à former un gouvernement, le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, et le rapporteur général du budget, Charles de Courson, réclament avec insistance les “lettres plafonds”, qui fixent les crédits alloués annuellement à chaque ministère.
Convoquant les médias, ils se sont rendus à Matignon mardi 17 septembre, puis à Bercy mercredi 18 septembre, et sont revenus bredouilles. Les Insoumis et les centristes, alliés de circonstance, se sont dits « abasourdis » et « en colère » de ne pas avoir obtenu ces documents, dénonçant une « dérive démocratique ». La scène a fait sourire leurs collègues députés, qui leur ont déjà trouvé toute une série de surnoms – « Batman et Robin », « Dupond et Dupont », « Tic et Tac », pour n’en citer que quelques-uns.
« Tout les distingue, mais l’essentiel les rassemble : ils aiment les caméras et veulent exister », s’agace un député LR, jugeant leur démarche « ridicule et contre-productive » dans la séquence. « C’est un film », renchérit un élu d’Horizons. Surtout, sur le fond, « rien dans la Constitution n’oblige le gouvernement à transmettre ces lettres de plafond », rappelle le quotidien. Figaro Benjamin Morel, professeur de droit public à l’université Paris II Panthéon-Assas. Leur « droit constitutionnel » n’est donc pas « bafoué », comme ils le prétendent.
Ces « lettres plafonds » sont avant tout des documents préparatoires, des sortes de « brouillons » qui permettent de travailler sur différentes hypothèses avant de présenter un projet de budget. C’est exactement ce que leur a indiqué le directeur du budget, avant de leur assurer qu’ils recevraient jeudi matin le « tiré à part », résumé des orientations financières générales et des montants alloués aux grandes missions du gouvernement.
Contrairement à ce qu’assurent Charles de Courson et Éric Coquerel, ces documents ne sont pas indispensables pour préparer l’examen du budget. « Nous avons toujours travaillé, en amont de la présentation du budget, sans les lettres de plafond, note Jean-René Cazeneuve, ancien rapporteur général du budget et élu d’Ensemble pour la République (EPR). Il ne faut pas attendre la présentation du budget pour travailler. » D’autant que, même s’ils obtenaient les fameuses lettres de plafond, elles deviendraient très vite obsolètes… « Ces lettres de plafond sont loin d’être définitives puisque le futur ministre du Budget les modifiera, rappelle Jean-René Cazeneuve. Un député socialiste ajoute qu’il est assez facile de les obtenir puisqu’elles circulent largement depuis que Gabriel Attal les a envoyées aux ministères le 20 août.
Reste une question : comment expliquer cette soudaine proximité entre Coquerel et Courson, compagnon de jeunesse de Mélenchon, et Charles Amédée Simon du Buisson de Courson, l’« aristocrate révolutionnaire » ? « C’est simple : ils doivent chacun leur élection à leur position à l’autre. Leurs destins sont liés », résume un membre de la commission des Finances, qui se souvient de leur « deal » lors de la répartition des postes clés au Palais-Bourbon en juillet.
Et il en va de même pour rappeler que le député Liot avait déjà défrayé la chronique il y a un an. L’ancien fidèle défenseur du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans était devenu un farouche opposant. “Courson est devenu l’idiot utile de Coquerel. Ils vont sûrement monter d’autres coups”, conclut un élu EPR.
Sciences Po Paris, l'école du pouvoir en crise de gouvernance depuis plusieurs mois, devrait connaître vendredi soir le nom de…
La semaine de la tentation commence enfin pour les filles qui trouvent des prétendants pour une sortie en bateau. Cette…
Devant le tribunal correctionnel de Vaucluse, Lionel R., 44 ans, l'un des nombreux hommes recrutés depuis dix ans sur Internet…
Condamnation ou acquittement ? Peine symbolique ou plus conséquente ? Le commissaire Grégoire Chassaing, seul poursuivi pour la mort de…
Ce jeudi, 16h33, Tribunal correctionnel de Vaucluse. « Je vais donc ouvrir le dossier Abus, nuit du 24 au 25…
Le réseau social X s'est incliné jeudi devant la justice brésilienne en rendant à nouveau son service inaccessible dans le…