Les autorités iraniennes ont libéré cinq prisonniers américains qui sont désormais en route vers les États-Unis via le Qatar, ont déclaré lundi des responsables américains à plusieurs médias. Les États-Unis ont à leur tour libéré cinq Iraniens emprisonnés et débloqué 6 milliards de dollars d’avoirs iraniens gelés.
L’échange de prisonniers est le résultat de mois de négociations en coulisses entre Washington et Téhéran, l’accord final étant adouci par les États-Unis ordonnant aux banques du Qatar et de la Corée du Sud de débloquer 6 milliards de dollars de revenus pétroliers iraniens.
Des responsables américains ont déclaré au New York Times que les cinq Américains avaient décollé lundi matin à bord d’un avion de Téhéran. Après leur arrivée à Doha, ils seront remis aux autorités américaines et rapatriés par avion à Washington.
Parmi les cinq Américains figuraient Siamak Namazi, Emad Shargi et Morad Tahbaz, qui ont été condamnés à dix ans de prison pour espionnage. Les deux autres détenus ont souhaité rester anonymes, ont indiqué des responsables américains. Namazi, un homme d’affaires de 51 ans, a été arrêté en 2015 et exclu des échanges de prisonniers sous les administrations de Barack Obama et de Donald Trump. Shargi et Tahbaz ont tous deux été arrêtés en 2018.
Le journal iranien Nournews a confirmé la libération simultanée de cinq Iraniens détenus aux États-Unis. Deux d’entre eux sont arrivés au Qatar lundi et se rendront en Iran, tandis que les trois autres ont choisi de rester aux États-Unis.
Le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Mohammadreza Farzin, a également confirmé que les 6 milliards de dollars de fonds gelés étaient parvenus aux banques iraniennes.
L’accord a suscité une controverse aux États-Unis, les républicains affirmant que la remise des fonds encouragerait Téhéran à attirer davantage d’Américains pour de futurs accords. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a défendu l’accord en assurant aux journalistes que des restrictions seraient imposées sur les 6 milliards de dollars afin de garantir qu’ils ne pourraient être dépensés qu’en fournitures humanitaires comme la nourriture et les médicaments.
Cependant, le président iranien Ebrahim Raisi a déclaré la semaine dernière que Téhéran dépenserait l’argent comme bon lui semble. Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a annoncé que « Le gouvernement iranien devrait y avoir un accès complet, pour l’utiliser selon ses besoins. »
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L’Iran rejette les limites américaines sur l’utilisation de son argent non gelé
Des dizaines de milliards de dollars dus à l’Iran pour le pétrole et d’autres exportations ont été gelés sur des comptes bancaires à travers le monde sous les sanctions américaines, après que le président Donald Trump s’est retiré unilatéralement de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018. L’accord, connu officiellement sous le nom de Plan global commun. d’action (JCPOA), a été signé en 2015 et offrait à l’Iran un allègement limité des sanctions en échange de l’arrêt de son programme d’enrichissement nucléaire.
Le président américain Joe Biden a promis de relancer l’accord, mais n’a pas encore réussi à le faire.
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