“La Statue de la Jeunesse Victorieuse”, connue sous le nom de “L’Athlète de Fano” est une splendide statue du IVe siècle avant JC, découverte il y a 60 ans par des pêcheurs italiens de la côte Adriatique.
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Il a plus de 2 000 ans mais fait toujours des vagues. Rome tente depuis des décennies de récupérer cette splendide statue en bronze La statue de la jeunesse victorieuse, entre saisie d’Interpol et procédures diplomatiques. Mais le Getty Museum de Los Angeles a toujours refusé de le restituer. La Fondation Getty avait demandé au tribunal de Strasbourg d’annuler une décision du “confiscation” prise par la justice italienne.
C’est une mauvaise issue pour lui : les juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont donné raison à Rome dans un arrêt rendu ce jeudi 2 mai. “Nous avons travaillé dur” Pour obtenir le retour de la statue, a réagi le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, rappelant avoir interdit tout prêt d’œuvres aux musées en désaccord avec son pays.
Aussi connu sous le nom “Athlète Fano”, la statue, datant du IVe siècle avant notre ère, a été découverte il y a 60 ans dans la mer Adriatique par des pêcheurs italiens au large de Fano (centre-est de l’Italie). Il aurait été vendu immédiatement, changeant plusieurs fois de mains avant que l’État italien puisse exercer son droit de préemption.
L’œuvre, qui représente un athlète nu (ou le prince macédonien Démetrios Poliorcetes selon certains), refait surface sur le marché de l’art en 1974 et est ensuite acquise à Munich par le musée J. Paul Getty pour 3,9 millions de dollars de l’époque. Attribuée au sculpteur grec Lysippe, elle est aujourd’hui exposée à la Villa Getty, sur les hauteurs du quartier ultra-chic de Pacific Palisades.
La Fondation Getty a saisi la CEDH en 2019 pour contester la décision de confiscation prise en 2010 par la justice italienne, estimant, entre autres, que la statue grecque ne relevait pas du patrimoine italien. “La statue ne fait pas partie du patrimoine culturel italien et n’en a jamais fait partie”» a déclaré un responsable de la Fondation en 2018, estimant que “la découverte accidentelle de cette statue par des ressortissants italiens n’en fait pas une œuvre italienne”.
Mais dans son arrêt, la Cour européenne a rejeté la demande du musée américain, estimant que “les autorités italiennes ont raisonnablement démontré que la statue fait partie du patrimoine culturel italien”. En 2019, la Cour de cassation italienne, saisie par Getty, a fait valoir qu’elle “il y avait une continuité entre la civilisation grecque, qui s’était étendue sur le territoire italien, et l’expérience culturelle romaine ultérieure”.
Devant la CEDH, le musée américain a estimé que la confiscation ordonnée par Rome contrevenait à l’article 1 du protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme, qui protège le droit de propriété. Mais « L’acquéreur d’un bien doit vérifier soigneusement son origine pour éviter d’éventuelles mesures de confiscation »rappeler aux juges.
Or, “en achetant la statue en l’absence de toute preuve de la légitimité de sa provenance et en pleine connaissance des réclamations formulées par les autorités italiennes à son égard”la Fondation Getty a “n’a pas respecté les exigences légales, au moins par négligence, ou peut-être par mauvaise foi”.
Les juges rappellent également que plusieurs instruments internationaux soulignent l’importance de protéger les biens culturels contre les exportations illicites, notamment une Convention de l’UNESCO de 1970. Les États-Unis ont signé cette convention mais ne sont pas membres de la CEDH, une émanation du Conseil de l’Europe qui compte 46 États membres.
Le différend entre l’Italie et Getty est ancien. En août 2007, le musée et l’Italie ont annoncé un accord sur la restitution de 42 antiquités qui, selon Rome, avaient été volées puis exportées illégalement.
Fondé par le milliardaire pétrolier John Paul Getty, le Getty Museum est soutenu par la fondation artistique la plus riche du monde, dont les actifs sont évalués à plusieurs milliards de dollars. Ses collections comprennent de nombreux chefs-d’œuvre de la peinture occidentale, des primitifs italiens aux impressionnistes français.
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