RAPPORT – Les habitants de la commune sont bouleversés par cette affaire qui a durablement marqué ce village du Vaucluse. D’autant que 30 des 83 suspects n’ont pas pu être identifiés.
Mazan, « village de violeurs » ? « C’est comme ça qu’ils nous appellent maintenant »se plaint Georges, 58 ans, assis à une table du Café du Siècle, le nez plongé dans son journal. « Vous verrez, bientôt il y aura des cars de touristes qui voudront passer devant la maison des horreurs, comme aux États-Unis. »dit-il ironiquement en raidissant son bras avec un geste agacé Matinée de Vaucluse.
Depuis le 2 septembre – date de l’ouverture du procès de Dominique Pelicot et de 50 hommes accusés d’avoir abusé d’une septuagénaire – la ville de Mazan est sous le feu des projecteurs.Il y a eu la profanation du cimetière juif de Carpentras, et maintenant c’est le tour de Mazan.”déplore le maire du village Louis Bonnet. « Le plus inquiétant dans cette affaire, c’est que les accusés sont des gens ordinaires. Comme trente d’entre eux n’ont pas pu être identifiés, nous pensons que nous pourrions les croiser dans la rue, dans des magasins ou au bowling.“, souffle l’élu. Avant d’ajouter : “Et dire que depuis le XVIIIe siècle, il n’y avait plus rien à Mazan. On avait le marquis de Sade, qui Il avait son château à côté. Sauf qu’à son époque, il n’y avait pas de caméras. Donc il ne pouvait rien filmer.il ose plaisanter.