Lucas Didier, 21 ans, a conclu ces Jeux paralympiques de tennis de table 2024 par une médaille d’argent bien méritée qui démontre à quel point il a progressé ces six derniers mois. Blessé au genou une semaine avant de partir à l’Insep pour un dernier regroupement français, sa participation a néanmoins été remise en question. « Nous pouvons remercier le staff médical des Bleus et l’Insep, explique Roza Soposki, la patronne de cette équipe de tennis de table pour handicapés. Non seulement Lucas a su jouer, mais il a aussi parfaitement défendu ses occasions.
Après une belle demi-finale face à Ma Lin (numéro 2 mondial), battu au tie-break, il a fait douter Laurens Devos, l’épouvantail de sa catégorie (classe 9), lors du premier set. Le Haut-Garonnais, entraîné par Carole Grundisch qui a fêté ses 38 ans ce samedi, a aussi contribué à redonner un peu de couleurs au terne palmarès des Tricolores (5 médailles de bronze, 1 d’argent).
Lucas, que représente cette médaille d’argent ?
Un accomplissement, une finalité et une reconnaissance. Savoir que toutes ces heures de travail ont abouti à quelque chose. Il y a un réel sentiment d’accomplissement.
Avez-vous réussi à apprécier cette finale ?
Oui, avec un tel public, j’en ai pris. Il (Laurens Devos) n’a pas perdu depuis sept ans. Il est très fort et a été meilleur que moi dans de nombreux domaines.
Que s’est-il passé il y a deux ans ?
Il y a deux ans, j’ai voulu arrêter. Je n’aimais plus le tennis de table. Je suis retourné dans mon club d’enfance, à Plaisance-du-Touch. Le plaisir, puis le niveau et les résultats sont revenus. J’ai été soutenu par le staff de l’équipe de France qu’on ne voit pas mais qui fait un travail phénoménal depuis le début de cette préparation.
« Je pensais vraiment que je ne serais pas qualifié »
Il y a trois mois, tu n’étais même pas qualifié ?
J’ai fait tous les tournois possibles. J’ai galéré. Je pensais vraiment ne pas me qualifier. Mais sur le dernier point du dernier tournoi de qualification en Pologne, à Sopot, c’est passé. Après, j’ai repris de l’élan grâce au plaisir, toujours.
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Tu prévois de regarder la finale de ton frère Ugo vers 20h35 ?
Aller le voir sera compliqué en terme de timing. Mais j’irai au Club France où ce sera diffusé. Je l’attendrai et on fêtera ça ensemble comme il se doit.
Après cette médaille, les gens vont-ils de plus en plus vous comparer à votre frère ?
Peut-être que grâce à cette médaille j’ai gagné un prénom et je ne suis plus seulement le frère d’Ugo. On ne se compare jamais mais on se taquine et on se taquine beaucoup.
Qu’allez-vous faire de cette première médaille paralympique ?
Je ne vais pas le ranger, je vais le laisser à l’air libre pendant longtemps.
Lorsque vous avez commencé la compétition, imaginiez-vous que vous repartiriez avec de l’argent ?
Bien sûr que non. Certes, j’étais numéro 4 mondial sur le papier, mais j’ai perdu mes adversaires en quarts et en demi-finales plus souvent que je ne les ai gagnés. Mais au final, ça reste un match de tennis de table, donc tout peut arriver.
Alors tu t’es surpris toi-même ?
Évidemment. Produire un tel niveau de jeu avec 7 000 personnes comme ça. Mais ils étaient tous pour moi donc ça a fonctionné.