« Loin des yeux, loin du cœur », telle semble être la devise de la diplomatie européenne pour perpétuer un modèle industriel qui ravage les écosystèmes marins et menace la souveraineté alimentaire des États côtiers de l’océan Indien. Au cœur des enjeux : le thon tropical.
Pour soutenir ce secteur clé de la pêche industrielle européenne, l’Union européenne (UE) déploie, à quelques jours d’un sommet international, toute la palette de sa diplomatie, y compris les stratagèmes éhontés et la mauvaise foi, pour perpétuer un modèle de prédation néocoloniale des Indiens. Ressources océaniques.
Alors que l’UE vient d’adopter une directive sur le devoir de vigilance, les coûts environnementaux et humains liés à ce marché ne peuvent être ignorés : pratiques de pêche destructrices, évasion fiscale, violations des droits de l’homme, pressions politiques… La situation écologique est critique dans le L’océan Indien, plaque tournante majeure de ce commerce : deux des trois espèces de thons tropicaux ciblées sont surexploitées, et la troisième est pêchée au-delà des avis scientifiques depuis des années.
Ces monstres d’acier utilisent des DCP
Les discussions politiques pour remédier à cette situation sont également dans une position malheureuse, tant les intérêts des États côtiers de la région (Kenya, Madagascar, etc.), d’une part, que les puissances de pêche « lointaines » (UE, Chine, Japon). , etc.). ), en revanche, sont divergents ; les seconds parasitant souvent les intérêts des premiers.
Les Seychelles par exemple, au cœur de la zone de pêche au thon, soutiennent les navires étrangers, notamment européens, qui y sont domiciliés et approvisionnent la conserverie de thon de la multinationale Thai Union (qui produit notamment le Petit Navire, le John West et le Mareblu, omniprésent dans les supermarchés occidentaux), mais dément les revendications des pêcheurs locaux, sacrifiés face aux multinationales étrangères qui ont fait de l’océan Indien leur nouvel eldorado.
Les navires français et espagnols sont clairement identifiés comme les grands responsables de ce déséquilibre : leaders mondiaux incontestés avec trente-neuf des cinquante plus grands thoniers, ils rivalisent d’imagination depuis des années pour augmenter leurs captures malgré l’épuisement des ressources, tous bénéficiant le soutien inconditionnel de la Commission européenne et de leurs gouvernements et administrations respectifs. Mesurant jusqu’à 116 mètres de long, ces monstres d’acier utilisent des dispositifs de concentration de poissons (DCP) par milliers pour maximiser leurs captures.
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