C’est, dans l’esprit du chef de l’Etat, une marque d’apaisement. Alors que de graves tensions agitent depuis plusieurs semaines la Nouvelle-Calédonie entre partisans loyalistes et indépendantistes opposants à la réforme du corps électoral calédonien, Emmanuel Macron a annoncé aux élus du territoire que le congrès prévu à Versailles pour sceller cette réforme constitutionnelle ne serait pas convoqué. immédiatement. Objectif affiché : se donner quelques semaines pour relancer les discussions entre les deux blocs.
Lundi 13 mai et mardi 14 mai, l’Assemblée nationale doit se prononcer sur le texte, déjà adopté par le Sénat, qui prévoit d’ouvrir le vote aux prochaines élections provinciales à tous les citoyens résidant en Nouvelle-Calédonie depuis dix ans. Les loyalistes l’exigent. Mais les indépendantistes exigent le retrait du projet car pour eux, seules les dispositions actuelles, qui ont “congelé” le corps électoral aux autochtones et résidents arrivés avant 1998, pourra les protéger contre « recolonisation ».
Le chef de l’Etat avait la possibilité de convoquer les parlementaires au Congrès fin mai, même si cette réunion aurait plutôt eu lieu à la mi-juin compte tenu de l’ordre du jour, ont observé plusieurs députés ces derniers jours. Un planning qui permettait donc déjà de se parler avant la tenue du Congrès. Mais le message délivré par l’Elysée compte : en ne convoquant pas d’emblée les parlementaires, le président rappelle d’abord qu’il est en charge du dossier.
Il s’agit de parvenir au grand accord politique sur le statut futur du territoire, qui échappe depuis deux ans au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, chargé jusqu’ici de piloter les échanges, et avec qui les indépendantistes n’en veulent plus. parler. Emmanuel Macron demande au gouvernement, dès que le projet constitutionnel sera voté à l’Assemblée, de prendre l’initiative d’inviter tous les responsables calédoniens à Paris, afin de négocier sur deux sujets : les futures institutions du territoire en lien avec la France, et son avenir économique aujourd’hui plombé par la crise du nickel.
Est-ce que cela suffira ? Ce lundi, les secteurs du transport routier et aérien, ainsi que l’hôtellerie, ont été appelés à la grève par le Syndicat des travailleurs kanak et exploités, le syndicat du mouvement indépendantiste. La menace pèse sur les mines et les usines métallurgiques dont le blocage est envisagé. L’aéroport de l’île de Lifou n’ouvrira pas ses portes, tout comme les mairies de plusieurs communes indépendantistes.
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