MOHAMMED BADRA / AFP
La crise en Nouvelle-Calédonie bouscule l’agenda de Macron (ici le 6 mai 2024)
POLITIQUE – Réponse à la crise. Emmanuel Macron convoque ce mercredi 15 mai un Conseil de défense et de sécurité nationale, après une nouvelle nuit d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui ont fait deux morts et des centaines de blessés, a annoncé l’Élysée.
Le chef de l’Etat a donc annulé son déplacement d’une journée à Fécamp, en Seine-Maritime, où il devait inaugurer un parc éolien offshore et vanter son bilan en matière de politique énergétique. Le Conseil des ministres, initialement prévu dans la matinée, a été reporté à mercredi après-midi.
” Compte tenu des événements en Nouvelle-Calédonie, le chef de l’État présidera ce matin un conseil de défense et de sécurité nationale. Le conseil des ministres est désormais convoqué cet après-midi », a indiqué l’entourage du président de la République à la presse, sans plus de précisions pour le moment.
Deux décès
Il faut dire que sur place, la situation est “insurrectionnel” selon les mots du Haut-Commissaire de la République, Louis Le Franc. Malgré le couvre-feu instauré à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel – en lien avec une réforme constitutionnelle qui devrait élargir le corps électoral – ont repris mardi soir à la tombée de la nuit, marquées par de nombreux incendies, pillages et échanges de tirs, notamment contre le police.
La première victime de ces émeutes, les plus graves depuis celles qui ont secoué le territoire français du Pacifique Sud dans les années 1980, est décédée des suites de ses blessures après avoir été touchée par des tirs avec deux autres personnes, a annoncé le représentant de l’Etat français. Une deuxième personne est également décédée dans la nuit, a confirmé par la suite le Haut-commissariat, sans plus de précisions sur les circonstances de ce décès.
Louis Le Franc a également signalé« échanges de balles entre émeutiers et groupes de défense civile à Nouméa et Paita » et a déclaré qu’il avait appelé des policiers d’élite du RAID pour empêcher un groupe d’émeutiers qui se dirigeaient vers un dépôt de gaz.
De son côté, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gérald Darmanin a évoqué “des centaines” blessés en Nouvelle-Calédonie depuis lundi, dont un “cent” policiers et gendarmes. En réponse, plusieurs voix s’élèvent, localement, ou à droite, pour demander au chef de l’Etat d’instaurer l’état d’urgence dans l’archipel pour mettre fin à ces émeutes.
A Paris, les députés ont adopté le texte controversé
Parallèlement à ces violences, les députés ont adopté à Paris dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le fameux texte qui élargit le corps électoral dans l’archipel. La réforme constitutionnelle, décriée par la gauche en France et soutenue par la droite et le gouvernement, devra encore recueillir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles.
Dans une lettre envoyée mercredi aux représentants calédoniens condamnant les violences « indigne(s) » et appelant à ” calme “Emmanuel Macron a précisé que ce Congrès se réunirait “avant fin juin”à moins que séparatistes et loyalistes ne s’accordent d’ici là sur un texte plus global.
Le texte voté par les sénateurs et désormais les députés vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l’archipel. Les indépendantistes jugent que ce dégel risque de réduire leur poids électoral et «minoriser encore davantage les autochtones kanak».
Par crainte de s’enliser, des éléments du GIGN, du RAID (son équivalent pour la police), quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections du CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. D’autres renforts étaient en cours d’acheminement vers l’archipel, selon Gérald Darmanin, parmi lesquels des membres du GIGN, l’unité de gendarmerie d’élite de l’archipel.
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La crise en Nouvelle-Calédonie bouscule l’agenda de Macron (ici le 6 mai 2024)
POLITIQUE – Réponse à la crise. Emmanuel Macron convoque ce mercredi 15 mai un Conseil de défense et de sécurité nationale, après une nouvelle nuit d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui ont fait deux morts et des centaines de blessés, a annoncé l’Élysée.
Le chef de l’Etat a donc annulé son déplacement d’une journée à Fécamp, en Seine-Maritime, où il devait inaugurer un parc éolien offshore et vanter son bilan en matière de politique énergétique. Le Conseil des ministres, initialement prévu dans la matinée, a été reporté à mercredi après-midi.
” Compte tenu des événements en Nouvelle-Calédonie, le chef de l’État présidera ce matin un conseil de défense et de sécurité nationale. Le conseil des ministres est désormais convoqué cet après-midi », a indiqué l’entourage du président de la République à la presse, sans plus de précisions pour le moment.
Deux décès
Il faut dire que sur place, la situation est “insurrectionnel” selon les mots du Haut-Commissaire de la République, Louis Le Franc. Malgré le couvre-feu instauré à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel – en lien avec une réforme constitutionnelle qui devrait élargir le corps électoral – ont repris mardi soir à la tombée de la nuit, marquées par de nombreux incendies, pillages et échanges de tirs, notamment contre le police.
La première victime de ces émeutes, les plus graves depuis celles qui ont secoué le territoire français du Pacifique Sud dans les années 1980, est décédée des suites de ses blessures après avoir été touchée par des tirs avec deux autres personnes, a annoncé le représentant de l’Etat français. Une deuxième personne est également décédée dans la nuit, a confirmé par la suite le Haut-commissariat, sans plus de précisions sur les circonstances de ce décès.
Louis Le Franc a également signalé« échanges de balles entre émeutiers et groupes de défense civile à Nouméa et Paita » et a déclaré qu’il avait appelé des policiers d’élite du RAID pour empêcher un groupe d’émeutiers qui se dirigeaient vers un dépôt de gaz.
De son côté, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gérald Darmanin a évoqué “des centaines” blessés en Nouvelle-Calédonie depuis lundi, dont un “cent” policiers et gendarmes. En réponse, plusieurs voix s’élèvent, localement, ou à droite, pour demander au chef de l’Etat d’instaurer l’état d’urgence dans l’archipel pour mettre fin à ces émeutes.
A Paris, les députés ont adopté le texte controversé
Parallèlement à ces violences, les députés ont adopté à Paris dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le fameux texte qui élargit le corps électoral dans l’archipel. La réforme constitutionnelle, décriée par la gauche en France et soutenue par la droite et le gouvernement, devra encore recueillir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles.
Dans une lettre envoyée mercredi aux représentants calédoniens condamnant les violences « indigne(s) » et appelant à ” calme “Emmanuel Macron a précisé que ce Congrès se réunirait “avant fin juin”à moins que séparatistes et loyalistes ne s’accordent d’ici là sur un texte plus global.
Le texte voté par les sénateurs et désormais les députés vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l’archipel. Les indépendantistes jugent que ce dégel risque de réduire leur poids électoral et «minoriser encore davantage les autochtones kanak».
Par crainte de s’enliser, des éléments du GIGN, du RAID (son équivalent pour la police), quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections du CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. D’autres renforts étaient en cours d’acheminement vers l’archipel, selon Gérald Darmanin, parmi lesquels des membres du GIGN, l’unité de gendarmerie d’élite de l’archipel.
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