Macron et Scholz dans le même bateau

Que ce soit en France ou en Allemagne, le moral est au plus bas dans les cercles de pouvoir. En France, le Rassemblement national a obtenu plus de 31 % des voix aux élections européennes, tandis que le parti présidentiel Renaissance n’a pas atteint 15 %. Outre-Rhin, l’extrême droite a également obtenu un score significatif, 16 % au niveau national, et l’union conservatrice CDU-CSU a écrasé les partis gouvernementaux, récoltant 30 % des voix.

Tout cela pousse le Tagszeitung pour comparer la situation des deux poids lourds de l’Union européenne. A sa Une du 11 juin, le journal de gauche berlinois affichait une photo de « perdants » Emmanuel Macron et Olaf Scholz, bras dessus bras dessous, regardent vers la droite.

« Frères du Blues Européens », peut-on lire en anglais au-dessus de l’image des deux dirigeants. Ce titre, qu’on pourrait traduire par « frères européens d’infortune », montre leur « grave gueule de bois » face à un événement important « poussée d’extrême droite » dans leurs pays respectifs.

« Où avons-nous tort? »

Mais si, en couverture du journal, les deux hommes apparaissent unis face à l’adversité, leurs réactions face aux résultats catastrophiques de leurs partis respectifs ne pourraient être plus différentes.

En convoquant des élections législatives anticipées, Emmanuel Macron a concocté à son peuple un « surprise du chef », écrit l’hebdomadaire allemand en français dans un article analytique. Il a pris tout le monde de court et a plongé le pays dans une nouvelle bataille électorale, au nom du respect de la voix du peuple.

Dans le même temps, Olaf Scholz n’a pas tiré les mêmes conclusions de sa propre débâcle. On pourrait plutôt résumer sa stratégie avec les mots du groupe britannique The Clash « Dois-je rester ou dois-je partir »poursuit le titre berlinois en anglais, résolument dans une ambiance polyglotte.

Mais malgré leurs divergences, les deux dirigeants se posaient forcément une question commune face à la montée de l’extrême droite sur le Vieux Continent : « Où avons-nous tort? » Et surtout, comment se remettre sur les rails ?