Macron met tout en œuvre pour briser la dynamique du Rassemblement national

Jupiter ne peut pas être éclipsé. Et certainement pas par sa pire ennemie, Marine Le Pen, égérie de l’extrême droite en France. Le président français met désormais le paquet en convoquant des élections législatives anticipées, dont le parti d’extrême droite a toutes les chances de sortir grand vainqueur. Mais cette élection pourrait aussi gêner le président du Rassemblement national (RN) qui lorgne plus que tout sur la présidentielle de 2027.

C’est tout le défi du pari monumental que vient de se lancer Emmanuel Macron après la victoire spectaculaire du RN dimanche. Avec (31,37% des voix, le parti Lepéniste) obtient plus du double des voix recueillies par le parti présidentiel. Le RN clame sur tous les toits depuis des semaines qu’il est « prêt à gouverner » et qu’il exige la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de défaite du parti Renaissance aux élections européennes. Tête de liste RN, Jordan Bardella a même proposé ses services de Premier ministre de Macron en cas de majorité au Parlement.

Aujourd’hui, le président français coupe court à ces discours d’après-victoire en offrant à ses adversaires l’opportunité de réaliser leurs rêves. Le calcul terriblement risqué repose sur le fait que l’organisation d’élections législatives dans trois semaines pourrait briser l’élan de l’extrême droite en France.

Jamais dans l’histoire du V^e République d’extrême droite n’a jamais semblé aussi proche du pouvoir : elle n’a jamais eu autant d’eurodéputés à Strasbourg ni de députés au Palais-Bourbon, et les sondages montrent que ses idées continuent de progresser dans de nouvelles catégories de population. La grande question est désormais de savoir si Marine Le Pen parviendra à passer le second tour et à remporter l’élection présidentielle de 2027.

Bruxelles frémit

La perspective de voir Le Pen à l’Élysée fait frémir à Bruxelles, où l’on estime que le virage de la France vers l’extrême droite constituerait de sérieuses menaces pour la survie de l’Union européenne (UE). Si la leader ultranationaliste a adouci son image et quelque peu assourdi ses discours eurosceptiques incendiaires, son parti continue d’occuper une position marginale sur plusieurs dossiers.

A plusieurs reprises, le RN a préféré s’abstenir plutôt que de voter une aide à l’Ukraine, son objectif est de retirer la France du commandement intégré de l’Otan, et il reste hostile à un certain nombre de mesures emblématiques prises ces dernières années. ces dernières années par l’UE. Dimanche soir, Marine Le Pen a prononcé un discours devant le