Macron peut-il jouer le rôle du président modeste ?

EEn est-il vraiment capable ? De jouer l’arbitre, la statue du Commandeur, le gardien zen de notre Constitution. De baisser la tête et de laisser gouverner Barnier le Raisonnable sans jouer la mouche du coche, sans chercher à montrer à tout le monde qu’il est toujours Jupiter, que rien ne lui échappe, qu’il continuera à occuper tous les postes gouvernementaux. De mettre un terme à cette fébrilité vibrante confinant à une pathologie que connaissent bien les politiques : la peur du vide. Notre président saura-t-il se désintoxiquer de cette maladie qui l’accable et qui a joué un rôle si néfaste dans l’effondrement de sa popularité : interventionite aiguë ? Le virus est si profondément enraciné qu’il est difficile d’imaginer une reprise soudaine.

Pour ce faire, ses collaborateurs pouvaient lui concocter un tutoriel « Spécial Cohabitation », avec pour illustrations les exemples de François Mitterrand et Jacques Chirac, eux-mêmes confrontés à ce mariage forcé avec leur opposition. Nos deux dinosaures, qui ont eux-mêmes connu tant de défaites au cours de leur carrière, ont profité de ce piquetage politique pour regagner, au fil des jours, l’estime de l’opinion publique. Ils sont même devenus populaires. Pourquoi ? Parce qu’ils ont accepté de jouer les Sphinx, les grands sages, les héritiers du roi Salomon, qui avaient compris avant tout le monde que le principal adversaire des gens au pouvoir, c’était eux-mêmes. Selon la Bible, ne sachant plus gouverner, Salomon a demandé (…) Lire la suite