CCertains parlent de gremlins voleurs, tandis que le physicien Stephen Hawking a émis l’hypothèse de mini trous noirs créés spontanément dans nos machines à laver… Plus sérieusement, des chercheurs ont tenté d’avancer des explications terre à terre à la disparition régulière des chaussettes à la sortie de la machine à laver.
Selon une étude commandée par Samsung en 2016, le Britannique moyen perd 1,3 chaussette par mois, soit plus de 15 chaussettes par an. Sur une durée de vie moyenne, cela représente 1 264 chaussettes perdues, pour un coût total d’environ 2 500 £.
Une question d’électricité statique ?
En 2008, le scientifique George B. Johnson a émis plusieurs hypothèses. L’une d’elles : l’électricité statique. « En les frottant dans le sèche-linge, les chaussettes peuvent capter un peu d’électricité statique, assez facilement pour qu’elles adhèrent à d’autres vêtements. Les chaussettes qui adhèrent à l’extérieur d’une chemise ou d’un pantalon se décollent rapidement », écrivait-il dans une chronique. Mais lui-même admet que l’hypothèse ne tient pas vraiment la route.
George B. Johnson avance d’autres raisons : les chaussettes se perdent dans la maison lorsqu’on les transporte vers ou depuis la machine à laver, ou encore pendant le lavage ou le séchage en se coinçant dans les composants des machines. Mais il semble qu’au-delà des explications mécaniques, il existe des raisons psychologiques à la disparition des chaussettes.
C’est toujours la faute de quelqu’un d’autre
Selon le psychologue Simon Moore, qui a participé à l’étude commandée par Samsung, la diffusion des responsabilités et le biais de confirmation jouent tous deux un rôle. Par exemple, lorsque plusieurs personnes se partagent la tâche de faire la lessive, chacune suppose que c’est à l’autre de retrouver les chaussettes perdues. En d’autres termes, elles se rejettent la faute l’une sur l’autre.
Pour ceux qui aiment les chiffres, des chercheurs ont même développé une formule mathématique pour prédire la probabilité de perdre une chaussette lors d’un lavage. Celle-ci, créée par le psychologue Dr Simon Moore et le statisticien Geoff Ellis, prend en compte la taille de la brassée, la complexité du lavage, l’attitude envers la lessive et le niveau d’attention accordé au processus.
Probabilité de perdre des chaussettes = 0,38 + (0,005 × L) + (0,0012 × C) − (0,0159 × P × A)
- L = taille du linge (nombre de personnes dans le ménage multiplié par la fréquence de lessive hebdomadaire)
- C = complexité du lavage (nombre de types de lavage par semaine multiplié par le nombre de chaussettes lavées)
- P = satisfaction à l’égard de la lessive (mesurée sur une échelle de 1 à 5 – 1 étant « Je n’aime pas du tout faire la lessive » et 5 étant « J’aime beaucoup faire la lessive »)
- A = degré d’attention (somme du nombre de choses que vous faites au début de chaque lavage : vérifier les poches, dérouler les manches, retourner les vêtements, dérouler les chaussettes)
Le mystère reste à résoudre
Ainsi, selon les chercheurs, une personne seule très méticuleuse aura plus de chances de retrouver une paire de chaussettes qu’un parent débordé par le linge d’une famille nombreuse. Cette étude se base sur un sondage auprès de 2 000 personnes, heureuses de partager publiquement leurs anecdotes sur le linge sale, et complété par une série d’entretiens approfondis en face à face.
Cependant, bien que ces travaux aient été menés avec rigueur, il est important de souligner qu’une seule étude ne suffit pas à répondre définitivement à cette question. Pour parvenir à une conclusion plus solide, il faudrait mener des recherches plus approfondies. L’avenir de l’humanité n’en dépend pas, bien sûr, mais malgré tout, des millions de foyers aimeraient résoudre définitivement le mystère des chaussettes perdues.