Un peu plus de vingt ans après la mort du « pirate », la Grande Boucle passe par le fief de Marco Pantani, pour le plus grand plaisir de ces supporters qui n’ont rien oublié.
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Au centre de ce grand parking au bord de la mer de Cenesatico, dans le nord-est de l’Italie : se dresse la statue de Marco Pantani. “Je devais venir dire bonjour à Marco“, confie Damiano, habillé en cycliste, qui vient d’arrêter son vélo quelques instants. Après la Florence de Gino Bartal samedi 29 juin, le Tour de France 2024 poursuit sa route sur les traces des grands champions italiens, avec une étape à Cesenatico, fief du “pirate” Marco Pantani, vainqueur du Tour de France 1998, disparu il y a 20 ans.
Dans cette station balnéaire populaire de l’Adriatique, le souvenir du coureur chauve reste très vivace.Pantani était un cycle d’émotions, alors qu’aujourd’hui est fait de calculs… Marco n’avait pas d’entraîneur, mais il est entré dans le cœur des gens grâce aux émotions que ses évasions provoquaient” sourit Damiano, qui a pris des vacances pour cette séquence nostalgique.
Le champion de cyclisme occupe également une place particulière dans le cœur de Sergio. Ce grand gaillard, qui passe une partie de l’année en France, travaille régulièrement pour le musée Pantani de Cesenatico : “J’ai 60 ans et quand j’arrive ici, je tremble encore“, souffle-t-il. Au milieu des souvenirs, des écrans retracent les exploits du ” pirate “.
Le moment préféré de Sergio ? L’échappée de Pantani dans le Galibier, qui lui a valu le maillot jaune.Regardez, il s’échappe ! Son bandana, son vélo… Ce jour-là, je l’ai surtout découvert dans les yeux des supporters français, car c’est incroyable, pour nous Italiens, de voir des Français soutenir un Italien.il a souri. Pour moi, Marco est une rock star, il représente la fierté italienne. Même ma grand-mère de 100 ans disait qu’elle regardait Pantani à la télé…“
Pantani, lerock star” , a connu des sommets et des gouffres, d’innombrables chutes puis une carrière interrompue par un contrôle antidopage encore très controversé. Enfin, il y a cette mystérieuse fin de vie sous la dépendance à la cocaïne. Marco Pantani a été retrouvé inconscient seul dans une pièce de Rimini, le 14 février 2004. Damiano, venu en train de Vénétie, se souvient encore très bien des funérailles : “Le port-canal à côté d’ici était noir de monde. Mais malgré cette foule, il régnait un silence incroyable“, se souvient-il. Puis les applaudissements lorsque le cercueil a percé la foule le long du canal… Une clameur de retour ce dimanche 30 juin à Cenesatico, pour le passage du Tour.