Marie-France Garaud : mort d’une guerrière

jeIl fut un temps où les éminences grises du pouvoir étaient appelées « Père Joseph », allusion au rôle du moine capucin François Leclerc du Tremblay dans l’ombre de Richelieu. Si on avait parlé de « Mère Joseph », l’expression aurait convenu comme un gant à Marie-France Garaud. Avec ses costumes moulants, ses chignons, son air sévère souligné par ses yeux noirs comme des charbons ardents et son style de cavalière hérité de son enfance poitevine, cette maîtresse-femme de pouvoir tenait une place essentielle dans le sillage de Georges Pompidou, puis de Jacques. Chirac, tout au long des années 1970. Elle est décédée mercredi 22 mai à l’âge de 90 ans à son domicile de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), a annoncé jeudi son fils Jean-Yves Garaud à l’Agence France-Presse.

Dans le premier volume de ses Mémoires Souvenirs souvenirs…publié par Robert Laffont, Catherine Nay raconte de manière drôle comment, jeune journaliste, elle se tenait devant les cabines d’essayage de la maison Chanel pour recueillir les secrets de Marie-France Garaud, s’émerveillant au passage de ses jambes parfaites… Celle qui, enfant, accompagnait son père à la chasse à la perdrix, a souvent fait mouche, avec une formule, dans les allées du pouvoir.

Rebelle au caractère bien trempé

Née Marie-Françoise – oui ! – Quintard le 6 mars 1934 à Poitiers, fille d’un riche avocat, elle-même avocat, mariée à un confrère, Louis Garaud, mère de deux fils, propriétaire d’un manoir dans les Deux-Sèvres (…) Lire la suite