Matignon souhaite organiser une rencontre dédiée au travail, une « COP travail », pour parler de lutte contre les accidents du travail et d’une aménagement plus flexible du temps de travail.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 3 minutes
Pas de « conférence sociale » ni de « Grenelle », mais une « COP » de travail. Rien à voir avec le climat mais plutôt avec… l’environnement de travail. Matignon organisera une grande rencontre avec des syndicats, des élus, des acteurs de la société civile, mais aussi des sociologues pour aborder le rapport au travail, qui a changé depuis le Covid. Idéalement, Matignon aurait aimé l’organiser cette semaine du lundi 6 mai au dimanche 12 mai, mais ce sera plutôt la semaine prochaine, car lundi et mardi il y a déjà la visite du président chinois, puis le grand pont du 8 mai et l’Ascension, où les Français ne seront peut-être pas très friands d’entendre parler de travail.
Dans cette « COP travail », la lutte contre les accidents du travail sera abordée. Ils représentent deux décès par jour en France, a rappelé la ministre du Travail Catherine Vautrin à l’occasion du 1er mai. Sur la table, il y aura aussi l’aménagement du temps de travail, la semaine de quatre jours par exemple. Matignon précise qu’il ne s’agit pas de réduire le temps de travail, mais de 35 heures concentrées sur quatre jours. Dans le même esprit, il y a l’idée de la « semaine différenciée », si un parent divorcé souhaite disposer de plus de temps lorsqu’il a la garde de ses enfants.
Conciliation travail-vie personnelle, vie personnelle
Matignon a en tête qu’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est une aspiration forte des Français. Sur les quelque 10 000 personnes ayant participé à une consultation du Conseil économique, social et environnemental (CESE), 3/4 estiment que le rythme de cinq jours ouvrables, deux jours de week-end n’est pas idéal pour un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. “C’est le débat d’une génération, explique un proche de Gabriel Attal. Comment réorganiser nos méthodes de travail de manière plus flexible ?” Derrière il y a aussi une question de “justice sociale”donner plus de liberté à ceux qui ont des emplois où le télétravail est impossible.
C’est un projet positif dans lequel se lance le Premier ministre, alors qu’en termes de travail, il n’y a pas eu de réforme organisationnelle majeure depuis l’instauration des 35 heures dans les années 90. L’un des prédécesseurs de Gabriel Attal à Matignon avait identifié ce sujet. “Il faut s’intéresser à la qualité de vie au travail, il a confié, à tout ce qui se passe avant la retraite”, et de délivrer cette recommandation qui inspirera peut-être l’actuel Premier ministre : « Déstressons tout ça ! » Avec ce projet, il s’agit aussi de montrer que Gabriel Attal n’est pas le seul à vouloir durcir les règles de l’assurance chômage, avec de nouveaux arbitrages attendus en juin.