Meta dévoile Orion, son prototype futuriste de lunettes holographiques

QLorsqu’un employé a apporté ce précieux objet dans une valise menottée à son poignet à la conférence Meta Connect, il s’agissait évidemment d’un spectacle. Mais pas seulement : mercredi 25 septembre, Mark Zuckerberg a dévoilé son premier véritable prototype de lunettes holographiques, Orion, sur lesquelles Meta travaille depuis près de 10 ans… et dont la fabrication coûterait environ 10 000 dollars, selon ce qu’a expliqué l’entreprise au site spécialisé The Verge.

Traduction : Ces lunettes intelligentes, censées nous faire entrer dans l’ère de l’informatique spatiale et nomade, avec des images projetées devant nos yeux comme des hologrammes intégrés dans notre monde environnant, ne sont pas à vendre. Et il faudra probablement plusieurs années avant que leur prix soit comparable à celui d’un smartphone ou d’un ordinateur portable. Mais Zuckerberg insiste : il s’agit de « la paire de lunettes de réalité augmentée (AR) la plus avancée jamais créée ».

Large champ de vision et poids léger

Dans le détail, les lunettes pèsent moins de 100 grammes : c’est 2 à 3 fois plus que des lunettes classiques mais 6 fois moins qu’un casque comme les Apple Vision Pro, et 2 fois moins que les Spectacles, les prototypes de lunettes AR dévoilés par Snap la semaine dernière. Cela s’explique par le fait que Meta délocalise toute la partie informatique – Orion n’a pas besoin de smartphone ni d’ordinateur pour fonctionner – dans un petit appareil de la taille d’une batterie externe. Pour limiter le poids sur le nez, mais aussi la surchauffe.

À LIRE AUSSI Cet ordinateur qui nous donne les mains libresLa véritable avancée technologique est avant tout optique. « Ce n’est pas un écran mais un affichage qui ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà vu », promet Zuckerberg. Les projecteurs holographiques MicroLED envoient des rayons lumineux, non pas sur un panneau de verre mais sur des lentilles en carbure de silicium, une céramique ultra-réfractaire. Ce qui permet « d’afficher des hologrammes à différentes profondeurs dans votre environnement », explique Andrew Bosworth, le directeur technique de Meta, dans une vidéo.

Meta annonce un champ de vision de 70°, bien plus large que celui des Spectacles de Snap (46°). C’est moins que les casques de réalité virtuelle (90°) et ne permet pas une immersion accrue dans les recoins de notre vision périphérique, mais c’est suffisant pour voir plusieurs fenêtres devant soi, pour discuter en visioconférence tout en consultant ses messages.

Quelle est la différence avec ce que propose le Vision Pro ? Apple utilise un tour de passe-passe : on ne voit pas le monde environnant mais une vidéo filmée en temps réel par des caméras. Surtout, l’écran du casque n’est pas transparent : on est coupé du monde extérieur. Orion, de son côté, propose une véritable vision augmentée, comme dans les films KingsmanAttention cependant, selon The Verge qui a testé le prototype, si la qualité de l’affichage est suffisamment bonne pour lire ou regarder des vidéos, Orion n’est pas vraiment adapté pour regarder un film. D’autant que l’autonomie ne dépasse pas les deux heures. Chaque technologie a son utilité : le Vision Pro dans votre salon, Orion dans la rue pour chasser les Pokémons.

Interface neuronale au poignet et assistant intelligent

Comme l’Apple Vision Pro, Orion embarque de nombreux capteurs et caméras qui permettent le suivi gestuel et visuel. Mais Mark Zuckerberg a également présenté un bracelet faisant office d’interface neuronale au poignet. L’entreprise avait déjà dévoilé un prototype en 2021 : le bracelet décode les signaux neuromoteurs qui voyagent de nos fibres musculaires jusqu’à notre cerveau, ce qui permet d’interpréter des gestes miniatures (pincer deux doigts, les frotter pour faire défiler, etc.) à la vitesse de l’éclair… Sans avoir à gesticuler ni à se faire implanter une puce Neuralink dans le cerveau.

Meta s’appuie également fortement sur l’IA pour observer le monde environnant et, par exemple, suggérer une recette de smoothie en fonction des ingrédients présents dans le réfrigérateur.

Allons-nous bientôt porter un écran sur le nez ? À ce stade, le coût est prohibitif. C’est pourquoi Meta a décidé de ne pas commercialiser Orion et de n’en produire que 1 000 unités qui seront dédiées à des usages internes et à quelques démos externes. Mais Mark Zuckerberg a tenu à présenter cette preuve de concept de l’informatique dématérialisée qui montre que son rêve d’un « métavers » n’est peut-être pas très loin.