MeToo, les violences sexuelles et « l’habitus particulier » des Français

Une jeune fille prend un cours d’équitation. Elle sourit, elle est en harmonie avec son cheval, c’est une image de paix et de joie. Du moins aux yeux de la plupart des gens. Il y a pourtant un homme qui regarde cette scène d’une autre façon, qui l’érotise, qui tient des propos sérieux tout en se trouvant visiblement très drôle.

Cet homme est l’acteur Gérard Depardieu, l’un des Français les plus célèbres au monde. Il lâche ses propos écoeurants devant la caméra d’un ami qui l’accompagne lors d’un voyage en Corée du Nord. Il ne savait pas à l’époque que tout cela serait diffusé à la télévision française. Et il sait que ni la jeune fille ni ses parents ne comprennent ses propos obscènes.

Est-ce que c’est mieux ?

Si la majorité de l’opinion publique française a été choquée par le comportement de son célèbre compatriote, elle n’a pas été surprise. Depardieu est malheureusement aussi à cet égard un symbole de la culture française. Il ne se passe pas une semaine sans que le pays ne soit touché par un scandale ou une affaire à caractère sexuel. Rien à voir avec l’Allemagne, bien plus sage en la matière et où les scandales politiques se manifestent principalement dans trois domaines : l’argent, la comparaison avec l’époque ou les chiffres nazis et le plagiat.

Le scandale est un domaine de communication marqué par l’histoire et la culture. La France se trouve en pleine mutation des règles et considère avec étonnement des comportements autrefois possibles et considérés comme particulièrement progressistes et modernes.

Ce qui est terrible, c’est qu’il est clair qu’aucun secteur, aucun sous-système social n’est épargné par ce genre de choses. Gérard Miller, psychanalyste Quasiment omniprésent dans les médias, il a récemment été accusé de comportements inappropriés et d’agressions sexuelles par plusieurs de ses patients, dont certains ont porté plainte.

L’ensemble de l’élite culturelle et politique

Ces actions se seraient déroulées sur de nombreuses années. Le fait qu’un homme qui aime se présenter comme la boussole morale du pays et s’exprime constamment dans les médias soit la cible de telles accusations est déjà un signe inquiétant. Miller rejoint ainsi un véritable catalogue : candidats à la présidentielle, professeurs de l’enseignement supérieur, intellectuels, acteurs, coachs, c’est comme si toute l’élite culturelle et politique était concernée. Et ce ne sont probablement que des hommes qui ont été publiquement accusés.

Logiquement, c’est l’auteur qui est responsable, car il n’a pas reçu d’ordres d’une autorité supérieure. Or, il existe un environnement culturel, une conception du monde, qui favorise ce type de comportement. Pour utiliser les termes de