Soulagement pour la famille, la police et la population: un premier suspect dans le meurtre de Meriem Boundaoui, abattue d’une balle dans la tête à l’âge de 15 ans en plein jour à Montréal en février 2021, a été appréhendé lundi par le Service de police de Montréal (SPVM ).
Mis à jour hier à 23h52
« Ce que nous souhaitons, c’est la paix à l’âme de ma sœur et à l’âme de toutes les victimes. Surtout les jeunes victimes. J’ai confiance. Je remercie la sécurité canadienne, plus particulièrement québécoise », a déclaré Safia Boundaoui, la sœur de Meriem, accompagnée de membres de sa famille, à leur sortie de la salle d’audience. « Nous sommes contents, mais nous attendons le procès pour voir la suite », a déclaré le conjoint de Safia, Samir Bouchoul.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Safia Boundaoui, soeur de Meriem
Pure coïncidence : les parents de Meriem, qui vivent en Algérie, sont actuellement en visite au Québec, avec leurs deux autres filles. Tous les membres de la famille ont assisté à la comparution de l’accusé, qui s’est déroulée par vidéoconférence.
Il a fallu 16 mois aux enquêteurs pour mettre la main sur un premier suspect, Salim Touaibi, 26 ans. Le jeune homme a été inculpé du meurtre au premier degré de Meriem Boundaoui lundi après-midi au palais de justice de Montréal. Il a également été accusé de tentative de meurtre sur quatre autres personnes qui se trouvaient sur les lieux lorsque le crime a été commis. L’affaire a été renvoyée au 22 juillet.
« Ce fut une longue enquête, les enquêteurs ont travaillé très dur pour rassembler les preuves. Meriem Boundaoui n’a rien à voir avec tout cela. Il était une victime innocente d’un crime qui n’aurait jamais dû être commis. Je suis très heureux », a-t-il déclaré La presse l’ancien chef du SPVM, Sylvain Caron, qui était encore en poste au moment du lancement de l’enquête.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est également réjouie du déroulement de l’enquête. « Félicitations au SPVM qui a appréhendé un suspect en lien avec le meurtre de Meriem Boundaoui. Soyez assurés que nous travaillons fort pour assurer la sécurité de Montréal et prévenir des crimes comme celui-ci. Et nos efforts portent leurs fruits », a-t-elle déclaré sur Twitter.

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE
Meriem Boundaoui en 2020
Une victime innocente
La jeune fille, originaire d’Algérie, qui était au Québec pour étudier et qui vivait avec sa sœur à La Prairie, a été abattue le 7 février 2021. Elle devait avoir 16 ans le mois suivant.
Elle était avec une amie, passagère d’une voiture immobilisée dans le stationnement d’une boulangerie de la rue Jean-Talon, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, au moment du crime. Trois projectiles ont traversé la vitre de la voiture dans laquelle roulait Meriem Boundaoui avant de toucher la jeune fille de 15 ans à la tête.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
Meriem Boundaoui a été tuée par trois balles le 7 février 2021.
Selon nos informations, le jeune homme qui accompagnait l’adolescent discutait avec d’autres jeunes lorsqu’une voiture avec deux individus à son bord est passée à proximité du groupe se tenant près du véhicule et a ouvert le feu dans sa direction. L’un des jeunes qui se tenait près du véhicule a été blessé, mais des projectiles ont touché l’adolescente qui était assise dans la voiture à la tête et est décédée sur le coup.
Immédiatement après ce crime qui a choqué la population, les enquêteurs des crimes majeurs du SPVM ont lancé une vaste enquête au cours de laquelle ils n’ont ménagé aucune dépense. Cette enquête est toujours en cours, soit dit en passant.
Cette arrestation ne signifie pas que l’enquête policière est terminée. On sait que le suspect appréhendé n’était pas seul le jour du drame.
Le commandant Salvatore Serrao lors d’une conférence de presse, lundi après-midi
L’implication de Touaibi dans le drame n’a pas été précisée, afin de ne pas nuire à l’enquête. « Je peux vous dire qu’il a participé activement », a-t-il déclaré. Selon des sources, Touaibi aurait conduit le véhicule utilisé lors du meurtre. Ce véhicule, dans lequel on aurait tenté d’effacer les traces du crime, aurait été retrouvé par les enquêteurs.
Un suspect connu de la police
Salim Touaibi était déjà détenu pour un autre crime et a été appréhendé à l’établissement de détention de Rivière-des-Prairies. Il y a quelques jours, il a plaidé coupable à des chefs d’accusation de possession non autorisée d’une arme à feu et de manquement à l’ordre dans une autre affaire. Sa peine doit être prononcée plus tard. Dans la même affaire, il a également été libéré des accusations de séquestration, de vol et d’usage d’arme à feu.
En 2020, Salim Touaibi a été condamné à 24 mois de prison pour une autre affaire de possession d’armes, mais en soustrayant le temps passé en détention provisoire, il lui restait cinq mois à purger.
Touaibi a également des antécédents de trafic de drogue remontant à 2017 pour lesquels il a été condamné à 90 jours de prison.
Conflit entre deux groupes
Selon nos informations, une dispute entre deux groupes, survenue à la suite d’un vol commis à l’extérieur du Québec, et un conflit entre deux familles concernant un problème de stationnement seraient à l’origine du crime. « Je peux vous confirmer que la jeune Meriem n’a rien à voir avec le conflit », a indiqué le commandant Salvatore Serrao.
Après le meurtre, des proches de la victime ont déclaré que les suspects étaient connus dans la région.
Un an après le drame, en février dernier, les proches et amis de la famille de Meriem Boundaoui ont commémoré sa mort en disant qu’ils espéraient que justice serait rendue.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
La famille de Meriem Boundaoui a organisé un rassemblement le 7 février pour commémorer le premier anniversaire de sa mort.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
La famille de Meriem Boundaoui a organisé un rassemblement le 7 février pour commémorer le premier anniversaire de sa mort.
Le corps policier invite toute personne détenant des informations sur ce dossier à communiquer directement avec le SPVM ou de façon anonyme et confidentielle avec Info-Crime Montréal au 514 393-1133 ou en ligne.
Avec Alice Girard Bossé, La presse
Pour rejoindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, ext. 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La presse.
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