Tout juste nommé à Matignon, Michel Barnier a dû faire face, samedi 7 septembre, aux critiques de la gauche et du Rassemblement national. En déplacement à la foire de Châlons-en-Champagne, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a exigé du nouveau Premier ministre qu’il « Les sujets du Rassemblement national » être pris en compte par son futur gouvernement, qu’il a qualifié de ” fragile “.
Si le RN a jusqu’à présent fait savoir qu’il jugerait M. Barnier “sur pièces”et n’entendant pas tenter de le renverser à l’Assemblée nationale avant de connaître le contenu de son programme, le ton s’est durci, le parti d’extrême droite capitalisant sur son contingent de 126 députés (142 avec les alliés d’Eric Ciotti). « Nous aurons probablement un rôle d’arbitre dans les mois à venir et dès aujourd’hui »a rappelé le chef du RN.
« Je crois qu’à partir de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance. (…) d’un parti politique désormais incontournable dans le jeu parlementaire”il a ajouté. « Je suis sous la surveillance de tous les Français »a rétorqué Michel Barnier en marge de son premier déplacement en tant que chef du gouvernement, à l’hôpital Necker à Paris.
« Personne n’est dupe » à gauche, dit La France Insoumise
S’adressant à la gauche, dont des milliers de personnes ont manifesté à travers la France samedi, M. Barnier a rejeté les propos de “coup de force, qu’il n’est pas besoin de prononcer”. « Nous ne sommes pas dans cet état d’esprit : l’esprit est de se rassembler autour d’un projet d’action gouvernementale », il a en outre plaidé, arguant que la situation financière du pays était ” grave “.
« Je vous appelle à un combat de longue haleine »“Je suis très inquiet”, a notamment lancé le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, à la foule parisienne, se réjouissant lui aussi de la mobilisation pour les 150 marches revendiquées samedi dans le pays. Le choix de Michel Barnier a renforcé la détermination des manifestants. « On voit qu’un pacte est scellé entre la Macronie, la droite et l’extrême droite »a lancé la députée (LFI, Seine-Saint-Denis) Aurélie Trouvé à la presse parisienne, alors que des cris résonnaient dans la foule « Macron démissionne ». Si M. Barnier a déclaré vendredi qu’il était prêt à travailler avec la gauche, « personne n’est dupe »a ajouté M.moi Trouvé, qui n’a pas apprécié son discours dur sur l’immigration, jugeant qu’il répétait « Ce que l’extrême droite a toujours dit ».
Le nouveau Premier ministre a également poursuivi samedi ses consultations à Matignon, où il s’est entretenu samedi matin avec sa prédécesseure Elisabeth Borne, avant de déjeuner à l’Assemblée nationale avec sa présidente, Yaël Braun-Pivet.