DÉCRYPTAGE – En faisant semblant de prendre du recul, le chef de l’Etat réadapte à sa manière la stratégie de ses prédécesseurs lors des cohabitations passées.
Cinq siècles plus tard, Emmanuel Macron est bien conscient des leçons léguées par Machiavel. Alors qu’il était encore étudiant, le président avait même dédié sa thèse de maîtrise en philosophie au penseur florentin. PrinceIl a sans doute retenu ce précepte : en temps de crise, il faut parfois s’effacer pour préserver son pouvoir. Depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon, le chef de l’Etat s’y emploie, tentant de se glisser dans un rôle d’arbitre, et promettant de laisser les coudées franches au nouveau Premier ministre. Le temps où l'”hyper-président” était l’alpha et l’oméga de la vie politique est révolu, jure-t-on à l’Élysée. Il est désormais concentré sur les grandes affaires du monde, loin de la cuisine politique. Il n’a d’autre choix que de donner l’impression que sa façon d’exercer sa fonction n’est plus celle des sept dernières années. »décrypte l’historien Jean Garrigues.
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Peu importe s’il a déjà joué…