Près de quarante femmes accusent l’ancien propriétaire de Harrods d’agression sexuelle.
Au moins cinq d’entre eux accusent le père du dernier amant de la princesse Diana, décédée en 2023, de viol.
Leurs avocats comparent cette affaire à celles visant Jeffrey Epstein et Harvey Weinstein.
Au moins 37 femmes ont accusé l’ancien propriétaire de Harrods, Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023, de viol et d’agression sexuelle, ont annoncé vendredi leurs avocats. Ces derniers ont dénoncé une “système” de prédation et a comparé le cas à ceux visant les Américains Jeffrey Epstein et Harvey Weinstein.
Les femmes, originaires d’Australie, de Malaisie, d’Italie, de Roumanie, des États-Unis et du Canada, ont affirmé avoir été agressées sexuellement par Al-Fayed. Au moins cinq d’entre elles l’accusent de viol. Certaines des plaignantes étaient mineures au moment des faits. “seulement 15 et 16 ans”, selon les avocats qui ont annoncé qu’ils intentaient une action en justice contre Harrods.
La direction de Harrods était au courant
Ils ont dénoncé « Un quart de siècle d’agressions sexuelles »affirmant que la direction du célèbre grand magasin londonien, vendu par Al-Fayed en 2010, avait “conscience”Les accusateurs sont de nombreux anciens employés de Harrods, et certains du Ritz à Paris, un hôtel de luxe dont l’homme d’affaires était également propriétaire.
Al-Fayed « était un monstre, un monstre qui était capable d’agir grâce à un système (…) mis en place et établi par Harrods »a déclaré l’avocat Dean Armstrong, en ouvrant une conférence de presse à Londres. La conférence s’est tenue le lendemain de la diffusion d’une enquête de la BBC intitulée Al-Fayed : un prédateur chez HarrodsUne vingtaine de femmes ont témoigné dans ce documentaire. Une dizaine étaient présentes vendredi à la conférence de presse.
Un schéma répétitif d’agression
Depuis sa diffusion, plusieurs autres personnes se sont manifestées pour dénoncer les attaques dont elles accusent le père du dernier amant de la princesse Diana, Dodi, mort avec elle dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997. « Nous poursuivons Harrods et nous nous concentrons sur Harrods à ce stade au nom de la responsabilité collective des entreprises. »a expliqué l’avocat, ajoutant qu’il disposait de preuves montrant que ces actions constituaient un schéma répétitif.
« Si la direction de Harrods estime qu’elle doit indemniser financièrement ces femmes… bien sûr, c’est une chose que nous accueillerons favorablement, mais nous n’accepterons pas d’être accusés de ne nous intéresser qu’à l’argent. C’est bien plus que cela. »il a ajouté.
Des accords à l’amiable ont été conclus
La direction actuelle du célèbre magasin, qui est passé sous pavillon qatari en 2010, a «fermement condamné» le comportement de son ancien propriétaire, et s’est excusé d’avoir « a abandonné (les) employés qui étaient ses victimes »Le grand magasin a conclu des accords à l’amiable avec certains des accusateurs qui se sont manifestés depuis 2023. De nouvelles demandes ont été reçues après la diffusion du documentaire de la BBC.
De son côté, le Ritz Paris a indiqué à l’AFP « condamner fermement toute forme de comportement qui n’est pas conforme aux valeurs de l’établissement »ajoutant qu’il était « fermement engagé à favoriser un environnement dans lequel les employés et les clients sont traités avec respect et intégrité ».
Des méthodes comparables à celles de Jeffrey Epstein
Vendredi à Londres, les avocats des accusatrices ont appelé d’autres victimes potentielles à se manifester. Gloria Allred, une avocate américaine connue pour avoir défendu les droits des femmes dans des procès très médiatisés, notamment celui du financier Jeffrey Epstein, a souligné que « sous le faste et le glamour » du célèbre grand magasin, existait « un environnement toxique, dangereux et violent ».
L’avocat Dean Armstrong a comparé Al-Fayed à Epstein « parce qu’il y avait un système d’approvisionnement en place pour trouver les femmes » Il aurait ensuite été agressé sexuellement. Selon la BBC, il avait déjà été accusé d’actes similaires et la police avait ouvert une enquête en 2015 pour viol. Contactée par l’AFP, la police londonienne a expliqué avoir enquêté sur plusieurs cas d’agressions sexuelles contre Mohamed Al-Fayed, sans qu’aucune poursuite ultérieure n’ait été engagée contre lui.
Mohamed Al-Fayed, « un prédateur malade »
Mohamed Al-Fayed était « un prédateur malade »a déclaré Natacha, l’une des accusatrices. « J’étais si jeune, je ne savais pas quoi faire ni comment réagir »elle a ajouté, en disant “n’aie plus peur”Elle décrit avoir subi des examens gynécologiques imposés par l’ancien propriétaire du grand magasin et décrit ses rencontres avec lui, “ses mains sur mon visage” Et “sur mon corps”.
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« J’ai été testé pour le VIH et les IST » (infections sexuellement transmissibles), a-t-elle précisé. Comme eux, plusieurs autres accusatrices ont été contraintes de se soumettre à ces tests, ont révélé les avocats. « C’était un monstre, même si nous ne nous en rendions pas compte à l’époque », Natacha l’a martelé. Mohamed Al-Fayed, né le 27 janvier 1929 dans une banlieue modeste d’Alexandrie, en Egypte, a passé une grande partie de sa vie en Grande-Bretagne, où il est devenu propriétaire de Harrods en 1985 et du club de football Fulham FC entre 1997 et 2013.