Monique Olivier en garde à vue

Monique Olivier n’en a pas fini avec la justice : l’ex-femme du tueur en série Michel Fourniret a été placée en garde à vue mardi matin dans le cadre de l’enquête sur la disparition en Savoie de la jeune Cécile Vallin en 1997.

Mme Olivier a été placée en garde à vue mardi à 10h25 dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour “enlèvement, séquestration, détention arbitraire au préjudice de Cécile Vallin”, a indiqué le parquet de Nanterre, confirmant à l’AFP une information du Parisien.

L’ex-femme de l'”Ogre des Ardennes” a été extraite de sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) et est interrogée par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Ouverte en 1997 mais jamais clôturée, l’enquête a été reprise en novembre 2022 par la brigade des crimes en série ou non élucidés de Nanterre – dite “cold cases”, a indiqué le parquet à l’AFP.

Son avocat, Richard Delgenes, a confirmé avoir été informé de la garde à vue de sa cliente mardi matin vers 10h30 mais qu’il ne pouvait pas se rendre sur place pour la porter assistance, étant “à trois heures de là”. Mme Olivier ne s’exprimera pas devant les enquêteurs en son absence, a-t-il ajouté à l’AFP.

« Nous savons depuis plus de 15 ans qu’il faut la mettre dans les bonnes conditions » pour la faire avouer, « c’est contre-productif pour la famille Vallin », a-t-il poursuivi.

Contactée, l’avocate de la famille, Me Caty Richard, n’a pas pu être jointe dans l’immédiat.

Cécile Vallin, 17 ans, a été vue pour la dernière fois le 8 juin 1997 à 18h00 le long d’une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en direction de Chambéry.

Le dossier Michel Fourniret dans sa disparition a été rouvert après les déclarations de Monique Olivier à son procès en décembre 2023 pour complicité d’enlèvements et meurtres des jeunes Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce.

– “Fille endormie” –

Lors de ce procès, le 5 décembre, Me Didier Seban, avocat de la famille Mouzin, a lu des déclarations de Monique Olivier aux enquêteurs belges qui évoquaient le meurtre d’une jeune fille, une « baby-sitter » non identifiée vers juin 1997. Selon ces déclarations rapportées par l’avocat, Monique Olivier parlait d’une « jeune fille endormie » au domicile du couple à Sart-Custinne en Belgique que Michel Olivier aurait « étranglée à mains nues ».

A l’époque, Mme Olivier avait tout simplement nié. « Nous ne sommes pas allés en Savoie », avait-elle répondu, agacé.

Une enquête avait été ouverte pour “enlèvement” par le parquet d’Albertville à la suite d’une plainte des parents. D’importantes recherches avaient été menées par la police dans toute la vallée. Les bois avaient été ratissés, les étangs explorés. En vain.

La jeune fille devait passer le lendemain l’examen de philosophie du baccalauréat. Elle n’avait aucun problème connu, était une bonne élève et ne semblait pas avoir de problèmes familiaux. Elle vivait avec sa mère et son beau-père et aucun fonds n’a été retrouvé sur son compte bancaire après sa disparition. L’hypothèse d’une fugue a été rapidement écartée par les enquêteurs.

En 2008, des recherches au géoradar ont été lancées sur l’autoroute A43, en travaux au moment de sa disparition, pour tenter de retrouver son corps. Là encore, en vain.

Depuis janvier 2021, Monique Olivier est également mise en examen pour complicité dans la disparition de Lydie Logé en 1993 dans l’Orne. Le corps de la femme de 29 ans n’a jamais été retrouvé.

Michel Fourniret, décédé en mai 2021, avait été mis en examen en décembre 2020 pour enlèvement et séquestration suivis de mort.

Alors que deux enquêtes, de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, n’avaient abouti à aucune enquête, les investigations ont été relancées en 2018 après des liens établis entre des traces d’ADN de composés organiques retrouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l’ADN de la mère de Lydie Logé.

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