Depuis le lundi 9 septembre, le député Sébastien Delogu est la cible de moqueries en raison d’une vidéo dans lequel on le voit trébucher sur quelques mots lors d’une lecture en commission des finances de l’Assemblée nationale.
Certains élus du Rassemblement national et des Républicains ont relayé ces images et participé à ces moqueries à travers des tweets relayés à de nombreuses reprises. L’élu marseillais a depuis reçu une vague de soutien.
Interrogé sur BFMTV.com, son entourage a confirmé mercredi 11 septembre que le parlementaire insoumis “est victime de harcèlement de la part de l’extrême droite et de la fachosphère”.
« Nous voyons que cela a commencé après qu’il a agité le drapeau palestinien à l’Assemblée, avant cela il n’y avait pas de vagues de haine », nous dit-on.
Le 28 mai, lors des questions au gouvernement de la précédente législature, le député LFI des Bouches-du-Rhône avait déployé un drapeau palestinien dans l’hémicycle, ce qui avait provoqué la suspension de la séance. Il avait ensuite été interdit de séjour au Palais Bourbon pendant 15 jours.
« Quand il parle en mode racaille »…
Dans cette vidéo publiée le 9 septembre par La Chaîne parlementaire (LCP), Sébastien Delogu – depuis réélu – trébuche en lisant une question à Bruno Le Maire, lors d’une audition du ministre démissionnaire. Dans une autre, parodique, le débit du responsable politique est même excessivement ralenti. Il n’en faut pas plus pour que la machine à réactions se mette en marche, notamment sur X.
Au milieu des moqueries et des propos humiliants : celui de Julien Odoul, député RN de l’Yonne. “Quand il parle en mode racaille, c’est plus fluide. Quelle délogution !!! (sic)”, plaisante le parlementaire, retweeté plus de 8 000 fois depuis.
Le conseiller LR de Paris, Aurélien Véron, a lui-même plaisanté sur “L’Ecole de la deuxième chance (qui) ouvre une antenne à l’Assemblée nationale”.
“Sébastien Delogu est vilipendé pour ce qu’il fait et ce qu’il représente”, a commenté l’entourage du député auprès de BFMTV.com.
Ce qu’il fait : Donne de la visibilité à la cause palestinienne, selon ses proches. Ce qu’il est : “Un homme issu des quartiers populaires”, ajoute cette source.
« Haine de classe » et supports multiples
Depuis mardi 10 septembre, plusieurs hommes politiques ont apporté leur soutien au rebelle.
“La haine de classe contre Sébastien Delogu est scandaleuse. Soutien et fraternité face à cette arrogance de ceux qui veulent éloigner le peuple du pouvoir pour mieux préserver ses intérêts”, a critiqué sur X le député LFI Matthias Tavel.
Le soutien ne se limite pas à La France insoumise et à ses alliés. « Je n’ai aucune sympathie politique (c’est le moins que l’on puisse dire) pour Sébastien Delogu », a-t-il déclaré. écrit notamment la sénatrice socialiste Laurence Rossignol“Mais ce buzz sur le manque de fluidité dans sa lecture est indigne des valeurs de la République et de l’égalité des citoyens. Siéger à l’Assemblée nationale n’est pas un privilège des élites et des premiers de la classe.”
“Sébastien Delogu garde la tête froide face à ces vagues de haine. Son destin importe bien moins que les causes qu’il défend”, conclut son entourage auprès de BFMTV.com.
Article original publié sur BFMTV.com