Son corps semble tenir le coup, mais son niveau est “désormais imprévisible” : éliminé dès le 2e tour à Rome, Rafael Nadal a quinze jours pour espérer un dernier coup d’éclat, à défaut d’un 15e titre, sur “son ” débarque à Roland-Garros (26 mai-9 juin).
A Rome, il y a eu le fataliste Nadal, plombé par sa défaite face au Polonais Hubert Hurkacz (6-1, 6-3) samedi : “Je n’ai pas assez joué ces trois dernières années, il y a beaucoup de doutes”. beaucoup de questions”.
Mais il y avait aussi le “Rafa” retrouvé, voire confiant, du moins dans son discours : “Ça va de mieux en mieux, tant physiquement que sur le plan tennistique”, a-t-il assuré avant d’entrer en lice. .
Lequel des deux se présentera porte d’Auteuil pour leurs probables adieux au tournoi qui les a rendus légendaires ?
. Sera-t-il à Roland-Garros ?
L’ancien N.1 mondial n’a pas encore formellement annoncé qu’il participerait à son 18e et dernier Roland-Garros.
Comme il le répète depuis son retour sur le circuit le mois dernier après une pause forcée de plus de trois mois en raison d’une blessure à l’abdomen, il ne se rendra à Paris que s’il se sent prêt.
Il a encore évoqué “deux options”, abandonner ou participer, samedi après sa plus lourde défaite dans un Masters 1000 sur terre battue depuis 2003, tout en laissant entendre qu’il penchait pour participer “au tournoi qui a été le plus important de ma carrière”.
Pour Ivan Ljubicic, Nadal sera à Roland-Garros : “La grande difficulté pour lui, c’est de savoir et d’accepter s’il y va simplement pour jouer ou pour gagner.”
“Quand on a gagné 14 fois un tournoi, on y va pour le gagner. Il sait exactement ce qu’il doit faire, ce qu’il doit ressentir, comment il doit être physiquement. Si un joueur peut réussir ce défi, il est vraiment lui”, estime l’ancien numéro 3 mondial, qui a entraîné Roger Federer de 2016 à 2022.
. A quel niveau de jeu ?
L’édition 2024 sera inédite à bien des égards pour « Rafa » : il n’a jamais été aussi mal classé (276e au prochain classement ATP) et il n’a jamais aussi peu joué (8 matches depuis son retour).
Même après sa blessure au genou en 2011, lors de ses périodes creuses en 2015 et 2016 ou encore en 2022 où son corps usé semblait l’abandonner.
Nadal a pour son côté son incroyable palmarès à Roland-Garros (112 victoires et seulement 3 défaites) et pourra compter, comme à Madrid et Rome, sur l’adoration du public parisien.
Cela ne suffira peut-être toutefois pas à rêver, à presque 38 ans, d’une nouvelle quinzaine victorieuse. S’il a enchaîné trois tournois d’affilée pour la première fois depuis mai-juin 2022, il a montré ses limites, tant physiquement qu’en termes de tennis, notamment au service et sur ses coups droits.
Face à Hurkacz, 9e mondial, il a tenu le choc lors de deux matchs, les deux premiers très spectaculaires qui ont duré 30 minutes mais qui l’ont emporté dans une chaleur quasi estivale.
“Tous les matches sont désormais pour moi plus difficiles et plus imprévisibles que par le passé”, résumait-il, avant même sa défaite.
Pour Ljubicic, si Nadal passe les premiers tours, tout est possible : “Roland-Garros ne se gagne pas le premier dimanche, mais le 3ème dimanche. Il reste deux semaines avant le tournoi, mais il peut encore continuer à progresser pendant le tournoi”. “.
Selon lui, tout dépendra d’un facteur que Nadal ne contrôle pas du tout, la chance du match nul.
“La grande question est celle du tableau : il n’est pas tête de série et il pourrait très bien chuter d’entrée face à Sinner, Alcaraz ou Djokovic”…
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