Négociations de paix | Le Canada repoussé par le Cameroun

(Ottawa) Le Cameroun inflige un camouflet diplomatique au Canada, en niant qu’il jouera le rôle de médiateur dans le différend entre le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones – et ce, trois jours après qu’Ottawa en a fait l’annonce officielle.




Dans un communiqué publié lundi après-midi sur les réseaux sociaux, dont l’authenticité a été confirmée par une source gouvernementale canadienne, le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, affirme que malgré « des informations diffusées dans certains médias, aucun pays étranger n’avait reçu le mandat d’arbitrer le conflit.

« Le gouvernement du Cameroun informe les communautés nationales et internationales qu’il n’a confié à aucun pays étranger ou entité extérieure le rôle de médiateur et de facilitateur pour résoudre le conflit dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest », est-il écrit dans le document estampillé portant le sceau du gouvernement camerounais et daté du 23 janvier.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé vendredi qu’Ottawa avait « accepté de jouer un rôle de facilitateur dans ce processus, dans le cadre de son engagement à promouvoir la paix et la sécurité et à faire progresser le soutien à la démocratie. et les droits de l’homme ».

Elle s’était attiré les louanges de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé lundi après-midi.

Le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, a nargué la ministre Joly en lui fourrant au visage une déclaration qu’elle avait faite en mars 2022 sur CTV, alors qu’elle avait vanté les mérites du Canada en matière diplomatique.

« Apparemment non, » se moqua-t-il.

Le gouvernement canadien n’avait pas encore réagi à cette rebuffade au moment de publier ces lignes, lundi en fin d’après-midi.

Rencontres secrètes au Canada

Le pays centrafricain a lancé un appel l’été dernier au gouvernement canadien pour l’inviter à jouer le rôle de médiateur dans le différend entre le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones, selon nos informations.

Des rencontres secrètes ont eu lieu à Montebello, Mont-Tremblant et Toronto pour permettre aux parties de négocier, a également confirmé La presse une source gouvernementale canadienne qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à discuter publiquement du dossier.

Les tensions historiques qui couvaient dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest se sont transformées en conflit armé en 2017 entre les forces gouvernementales et le mouvement en quête d’indépendance de la «République fédérale d’Ambazonie».

La République du Cameroun, le Conseil de gouvernement d’Ambazonie et les Forces de défense d’Ambazonie, le Mouvement de libération du peuple africain et les Forces de défense du sud du Cameroun, le gouvernement intérimaire, ainsi que l’équipe de la coalition d’Ambazonie figuraient parmi les parties à l’accord annoncé vendredi dernier par le ministre. Joly.


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