Négociations du secteur public | Québec nomme un conciliateur à la demande du Front commun
(Québec) Devant l’impasse dans les négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, le gouvernement Legault nomme un conciliateur, à la demande du Front commun syndical, dans l’espoir d’en arriver à une entente.
À la veille d’une grève de trois jours des 420 000 travailleurs du secteur public représentés par la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS (c’est-à-dire le Front commun), le ministre du Travail, Jean Boulet, a confirmé lundi avoir accédé à leur demande. avoir un conciliateur à la table des négociations. L’objectif est «d’arriver le plus rapidement possible à une entente négociée avec les syndicats du Front commun», a précisé M. Boulet.
Pour les syndicats, il s’agit d’une « mesure exceptionnelle », dans un contexte où « demander l’intervention d’un conciliateur à la table centrale n’a jamais été fait », disent-ils.
« Depuis le début, le gouvernement a joué un rôle important dans l’espace public et sur les réseaux sociaux. Nos membres sont fatigués de ces stratégies de relations publiques au détriment du vrai travail aux tables et nous aussi. La conciliation apparaît donc comme un moyen de passer à une autre étape et de parvenir à un règlement satisfaisant », ont ajouté les dirigeants syndicaux.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Sonia LeBel
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a de son côté affirmé que le gouvernement prend tous « les moyens à (sa) disposition pour parvenir à une entente le plus rapidement possible ». Le week-end dernier, elle a publié une vidéo sur X pour exiger plus de flexibilité de la part des syndicats. Des journées de négociation ont été ajoutées au calendrier cette semaine, tandis que les travailleurs seront en grève.
La dernière offre du gouvernement est une augmentation salariale de 10,3 % sur cinq ans, en plus d’un montant forfaitaire de 1 000 $ la première année. A cela s’ajoute une somme équivalente à 3% réservée aux « priorités gouvernementales », ce qui fait que le gouvernement présente son offre comme valant 14,8% sur cinq ans. Les syndicats ont rejeté cette offre, la qualifiant de « dérisoire ». Ils n’ont pas fait de contre-offre, ce que réclame également le Québec.
Des milliers de travailleurs en grève
Le Front commun intersyndical, composé de la CSN, de l’APTS, de la CSQ et de la FTQ, et qui représente 420 000 membres, ouvrira le bal cette semaine avec son débrayage qui aura lieu les 21, 22 et 23 . Cette grève touchera la santé, les services sociaux, les établissements scolaires et collégiaux. Notamment, toutes les écoles publiques du Québec seront fermées, du primaire au collégial.
Ensuite, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui compte 80 000 infirmières et autres professionnelles en soins, débrayera à son tour les 23 et 24 novembre.
Dès le jeudi 23 novembre, les 66 000 enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) entameront une grève générale illimitée. Cela affectera les écoles publiques de certains centres de services scolaires de Montréal, de Québec, de l’Estrie, de la Montérégie et de l’Outaouais.
Avec Lila Dussault et La Presse Canadienne
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