Automutilation, idées suicidaires et anxiété : les conséquences sont lourdes pour deux jeunes filles abusées sexuellement à l’âge de 9 et 10 ans par un entraîneur d’athlétisme de la Rive-Sud qui vient d’être condamné à neuf mois de prison.
« Ces blessures [d’automutilation] restera avec moi toute ma vie. Quand je me lève le matin, je les vois et je pense à ce que tu m’as fait quand j’étais enfant. C’est marqué sur ma peau pour toujours », a déclaré une victime, aujourd’hui âgée de 15 ans, d’Alain Patry au palais de justice de Longueuil.
L’homme de 46 ans a gardé la tête baissée lorsqu’il a été condamné ce matin à neuf mois de prison pour avoir touché à plusieurs reprises les seins des deux filles sous leurs vêtements. Il avait plaidé coupable à deux chefs d’accusation de contacts sexuels en janvier dernier.
Impliqué auprès des jeunes
Alain Patry est alors en contact avec des jeunes dans plusieurs sphères de sa vie. Jusqu’à son arrestation, il dirigeait le programme parascolaire d’athlétisme à l’école secondaire André-Laurendeau de Saint-Hubert.
Il a également été moniteur de course et de randonnée sur la Rive-Sud et a été bénévole dans un club de gymnastique à Richelieu.
Photo tirée de Facebook
Alain Patry lors de son arrestation par la police de Longueuil en novembre 2021.
Il s’était menotté en novembre 2021. Ce n’est qu’à partir de ce moment que sa victime de 15 ans a cessé de se mutiler, elle qui avait aussi des pensées suicidaires, a-t-elle raconté au Enregistrer après l’audience.
« Même si j’accepte maintenant mes cicatrices, il y a encore des gens qui en font des commentaires. Ça me suivra toujours », a déclaré celle qui a été agressée à 9 ans, montrant les nombreuses marques blanches sur ses avant-bras.
Dépression et anxiété
La deuxième victime avait 10 ans lorsque Patry l’a agressée. Elle souffre de dépression sévère et a souvent des crises d’angoisse. Pour son témoignage, elle avait apporté un petit flacon d’huile anti-stress qu’elle transportait dans la poche de son pantalon.
« Je dois souvent des flashbacks. Je ne veux plus être seule avec un homme. J’ai toujours peur des voitures rouges comme celles d’Alain Patry. Je ne suis plus la même fille qu’avant qui était toujours heureuse et qui vivait bien », a témoigné d’une petite voix douce l’adolescente aujourd’hui âgée de 13 ans.
Malgré une procédure judiciaire « difficile » et éprouvante, les deux jeunes filles sont fières de l’avoir dénoncé. L’une avait parlé pour la première fois des abus à l’organisme Tel-jeunes et l’autre avait tout raconté à sa sœur aînée.
« Le signalement est important. En parlant, on peut sauver d’autres vies en même temps. Et on se sent 100 fois mieux après », a lâché la victime de 13 ans.
En déduisant le temps passé en détention provisoire, il reste à Alain Patry 90 jours à passer derrière les barreaux, qu’il peut purger le week-end.
Le juge Marc-Antoine Carette a entériné cette suggestion commune de sa peine proposée par l’avocat de la défense, M.e Anne Tétreault, et la procureure de la Couronne, Mme.e Anne Gauvin.
Pendant ses trois ans de probation, il lui sera également interdit d’exercer un emploi ou de faire du bénévolat qui le placerait dans une relation de confiance avec des mineurs.
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