Le tribunal correctionnel a jugé que l’eurodéputé n’avait pas évoqué de “fait précis” en qualifiant le chanteur de “proche de la mouvance islamiste”. En l’absence de preuves vérifiables, il est donc impossible d’établir ou non une diffamation.
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Poursuivi en diffamation par le rappeur Médine, le vice-président exécutif du parti Reconquête, Nicolas Bay, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 2 mai. Le rappeur havrais a porté plainte en juin 2021 contre la condamnation de l’eurodéputé, alors candidat aux élections régionales en Normandie sous la bannière du Rassemblement national (RN), lui avait consacré sur son blog. Il s’est indigné que le Conseil régional sortant, dirigé par le centriste Hervé Morin, ait subventionné un documentaire consacré à la vie de l’artiste, qu’il avait qualifié de « proche du mouvement islamiste des Frères musulmans ».
“Si le lien fait entre Médine et ‘le mouvement islamiste des Frères musulmans’ résonne comme une infamie pour lui, ce n’est qu’au prix d’une extrapolation qu’il peut y voir l’imputation d’un fait précis”, a statué le tribunal. Toutefois, pour être qualifiée, la diffamation doit concerner un « fait précis, susceptible de faire l’objet d’un débat contradictoire sur la preuve de sa véracité »a rappelé le tribunal.
« Une opinion dont la véracité ne peut être prouvée »
Selon la juridiction, “la qualification d'”islamiste”, même en référence aux “Frères musulmans”, fait écho à l’un des éléments du programme électoral” par Nicholas Bay. Il s’agit donc d’un “avis” dont “la pertinence peut être librement discutée dans le cadre d’un débat d’idées mais dont la véracité ne peut être prouvée”, a statué le tribunal. Lors du procès en mars, le ministère public avait déjà estimé que les propos tenus “opinion considérée et jugement de valeur” et non de la diffamation.
Le rappeur controversé Médine, absent de l’audience, a été accusé par le passé de positions homophobes ou d’antisémitisme. Dans un message diffusé en août sur “resKHANpée”. Une expression qu’il a regretté par la suite, niant être antisémite. Quant à Nicolas Bay, également absent de l’audience, il devrait comparaître fin septembre devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de 26 autres prévenus, dont Marine le Pen, pour des soupçons de détournement de fonds publics européens.