Non, le projet de recherche HAARP n’a pas rendu les aurores boréales visibles partout dans le monde en mai 2024.

<span>Capture d’écran, prise le 16 mai 2024, d’une photographie des installations HAARP en Alaska publiée dans la brochure du programme </span> » data-src= »https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/_Bu3Y4kT8iYzp6GI2YY._w–/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTY0MDtoPTUyNw–/https://media.zenfs.com/fr/afp_factcheck_fr_809/603d837ab9e2d6 f7e 63a30cdd18f93fd  » /><span></div>
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Capture d’écran, prise le 16 mai 2024, d’une photographie des installations HAARP en Alaska publiée dans la brochure du programme

En envoyant des ondes dans cette partie de l’atmosphère, les scientifiques étudient la réaction des particules de l’ionosphère. Le programme utilise des ondes radio pour chauffer les électrons qui y sont présents, créant ainsi « de petites perturbations similaires aux types d’interactions qui se produisent dans la nature » mais qui sont plus faciles à étudier pour les scientifiques.

Créé en 1990 à l’initiative du Congrès américain, puis géré conjointement par l’armée de l’air et la marine américaines, l’objectif du centre était de rechercher « comprendre et utiliser le phénomène pour améliorer les systèmes de communication et de surveillance à des fins civiles et de défense. » « Son objectif était d’étudier les propriétés physiques et électriques de l’ionosphère terrestre qui peuvent affecter nos systèmes de communication et de navigation militaires et civils. » précise le site HAARP.

Le centre a été cédé en 2015 à l’Université d’Alaska-Fairbanks et aucun personnel militaire n’est actuellement affecté à la station de recherche, selon les informations fournies par le programme sur son site Internet.

Communiqué de démenti

Les publications relayant de fausses allégations ont pu être alimentées par le fait que le programme HAARP a mené une campagne de recherche du 8 au 10 mai 2024 (archive), publications en anglais notamment (1, 2) utilisant une notice authentique du projet sur ce sujet. campagne comme preuve supposée que les aurores visibles à la mi-mai en étaient le résultat.

Mais un porte-parole des installations basées en Alaska a souligné à l’AFP le 13 mai que les expérimentations menées ces jours-là « a étudié les mécanismes de détection des orbites des débris dans l’espace »en aucun cas lié à la tempête géomagnétique qui a frappé la Terre.

La vague de désinformation sur les réseaux sociaux a été telle que l’université a publié le même jour un communiqué sur son site internet dans lequel Jessica Matthews, directrice de HAARP, détaillait les travaux de recherche (archives).

« Nous avons répondu à de nombreuses demandes des médias et du public »elle a écrit. « Les expériences scientifiques de HAARP n’étaient en aucun cas liées à la tempête solaire ou à la forte activité des aurores boréales observées dans le monde entier », elle a ajouté. Et ces expériences avaient été planifiées un mois et demi avant la tempête solaire.

<span>Capture d’écran, prise le 16 mai 2024, de la page d’accueil du site HAARP</span> » data-src= »https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/y1PbSzC_wdaQZyDXd2HoPQ–/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTk2MDtoPTQ0MA–/https://media.zenfs.com/fr/afp_factcheck_fr_809/4fb34e406fe60f8 ac66 939e3bf7e3c76″/ ><span><button class=

Capture d’écran, prise le 16 mai 2024, de la page d’accueil du site HAARP

« Faible » amplitude des expériences

Même si les recherches de HAARP peuvent parfois provoquer « des lumières faibles ressemblant à des aurores » selon son site Internet, ils ne sont pas visibles au-delà d’un petit périmètre, soulignent les scientifiques (archives).

C’est pourquoi les affirmations relayées par ces publications sur les réseaux sociaux sont infondées, souligne Dennis Papadopoulos, professeur de physique des plasmas (gaz dont les atomes ont été dissociés sous l’effet de la chaleur) à l’université du Maryland et l’un des scientifiques travaillant sur HAARP ( archive). « Même si nous avons généré des aurores dans le passé, elles étaient limitées à une zone autour de Gakona. (là où le programme est installé, NDLR) et les ordres d’amplitude étaient inférieurs à ce qui a été observé » mi-mai à travers le monde, il a indiqué dans un email adressé à l’AFP le 13 mai : « HAARP ne peut pas avoir d’effets globaux ».

Jeffrey Hughes, professeur d’astronomie spécialisé en physique spatiale à l’université de Boston, le confirme : les ondes radio émises par HAARP »peut modifier l’ionosphère locale – sur une vaste zone d’environ 100 miles (environ 160 kilomètres, NDLR) – mais pas plus loin. Ils ne pouvaient pas provoquer de lueurs en dehors de l’Alaska. »a-t-il expliqué dans un mail à l’AFP le 13 mai (archives).

<span>Une aurore boréale à Grand Bend, Ontario, Canada, le 12 mai 2024, pendant la tempête solaire qui a touché la Terre</span></p>
<div><span>Geoff Robins</span><span>AFP</span></div>
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Une aurore boréale à Grand Bend, Ontario, Canada, le 12 mai 2024, pendant la tempête solaire qui a touché la Terre

Geoff RobinsAFP

Pour Umran Inan, professeur émérite de génie électrique à l’université de Stanford (archives), spécialisé dans l’étude de l’ionosphère, les allégations relayées sur les réseaux sociaux n’ont aucun sens. « La puissance électromagnétique délivrée dans l’ionosphère par les installations HAARP est infime comparée à la puissance délivrée par des sursauts lumineux intenses » aurores liées à la tempête solaire, a-t-il indiqué dans un e-mail à l’AFP. « Donc, suggérer qu’un événement mondial comme celui qui vient de se produire serait lié à HAARP est complètement ridicule. ».

Tuija Pulkkinen, professeur de sciences et d’ingénierie du climat et de l’espace à l’Université du Michigan, est d’accord : « HAARP est un émetteur d’ondes radio, qui envoient des signaux vers la haute atmosphère en chauffant des électrons. Il a la capacité de créer des lueurs artificielles qui pourraient ressembler à des aurores, mais seulement très localement »a-t-elle expliqué à l’AFP (archives).

De plus, « la tempête solaire a été notée par des observations solaires – activité des taches solaires, forte explosion d’activité, particules solaires énergétiques, éjections de masse coronale (puissantes explosions magnétiques, NDLR – archive) du Soleil – et observations du vent solaire à 1,5 million de kilomètres de la Terre vers le Soleil »» a ajouté Tuija Pulkkinen.

Les aurores ont été largement observées par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA – archives).

Le physicien des plasmas Jan Egedal de l’Université du Wisconsin décrit également les allégations circulant sur les réseaux sociaux comme « absurdité », en faisant valoir que « Les installations HAARP n’ont pas la capacité énergétique nécessaire pour créer les aurores boréales » (archive).