Or, l’article 12 de la Constitution, qui traite spécifiquement de l’organisation des élections législatives en cas de dissolution, prévoit clairement qu’ils « avoir lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution » :
Constitutionnalistes et professeurs de droit se sont penchés sur ce sujet, qui pose la question du risque de recours en annulation des résultats de l’élection parce que le Code électoral n’aurait pas été respecté.
Leur analyse démontre cependant que le calendrier est parfaitement conforme aux textes et règles en vigueur.
« Dans les législations liées à une dissolution, a priori la Constitution prime »souligne Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris II Panthéon Assas, rappelant la “principe de base de la hiérarchie des normes” (archive).
« Dans un processus législatif classique, j’applique la loi, j’applique le Code électoral. Mais la Constitution prévoit en son article 12 qu’en cas de dissolution, les élections doivent avoir lieu dans un délai de 20 à 40 jours. Par définition, que les élections aient lieu dans un délai de 20 jours et que les candidatures soient déclarées le quatrième vendredi avant les élections sont deux principes contradictoires. Cependant, l’une est constitutionnelle, l’autre est uniquement légale. Ce faisant, c’est la Constitution qui. ‘gagné’“a-t-il expliqué à l’AFP le 10 juin 2024.
Marie-Odile Peyroux-Sissoko, professeur de droit public au Centre de recherches juridiques de l’Université de Franche-Comté (CRJFC), confirme : « Ce qu’il faut vraiment retenir, c’est que nous ne sommes pas dans une situation ordinaire, puisqu’il y a une dissolution de l’Assemblée nationale. Par conséquent, le Code électoral est la loi et la Constitution est au-dessus de la loi. »a-t-elle souligné auprès de l’AFP le 10 juin 2024 (archives).
« Toutefois, il est évident que le délai minimum de 20 jours prévu à l’article 12 de la Constitution ne permet pas de respecter le délai de quatre semaines prévu par le Code électoral. Ainsi, puisque la Constitution prévoit qu’en cas de de dissolution, le délai peut être de 20 jours, la règle du Code électoral ne s’applique pas”continue-t-elle.
On peut aussi se plonger dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui est saisi en cas de recours.
On voit alors que” il a indiqué dans sa décision 73-595 du 21 juin 1973 que “la date limite de dépôt des candidatures est impérative”mais qu’il s’agit uniquement d’une prolongation du délai, et non d’une réduction (hypothèse qui s’appliquerait dans le scénario actuel, NDLR)et que par contre la Constitution étant la norme supérieure, elle prévaut sur l’article 157 du Code Electoral”ajoute Marie-Odile Peyroux-Sissoko (archives).
Le Conseil constitutionnel l’a confirmé dans sa décision 88-5 ELEC du 4 juin 1988, après l’annonce le 14 mai 1988 par le président socialiste François Mitterrand de la dissolution de l’Assemblée nationale où la droite disposait de la majorité absolue (archives 1, 2).
« Dans cette décision liée aux élections législatives suite à une dissolution, le juge constitutionnel est clair : il précise queque la Constitution prévaut, et que les règles du Code électoral ne sont pas prévues dans le cas où les élections suivent la dissolution”explique Mme Peyroux-Sissoko.
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