En Allemagne, la voiture est souvent associĂ©e Ă une valeur cardinale de la dĂ©mocratie : la libertĂ©. « Conduire, c’est ĂŞtre libre, flexible, sans devoir renoncer Ă son confort personnel » “C’est au nom de cette libertĂ© que se dĂ©fendent les lobbyistes, les politiques libĂ©raux du FDP (Parti libĂ©ral dĂ©mocrate) et les conservateurs de la CSU (Union chrĂ©tienne-sociale de Bavière) qui rejettent l’instauration d’une limitation de vitesse sur toutes les autoroutes. Selon eux, les conducteurs de BMW, Porsche et autres Mercedes sont des martyrs de la puissance des chevaux.
Pourtant, il faut parcourir des kilomètres pour retrouver un semblant de liberté et échapper aux embouteillages interminables et aux parkings bondés. La marge de manœuvre est souvent réduite à néant, et même changer de voie ou se garer ne dépend plus de la volonté des conducteurs.
Les voitures modernes les ont aussi mises sous tutelle : les systèmes d’assistance ont pris le contrĂ´le de l’habitacle et multiplient avertissements, critiques et rappels Ă l’ordre. Après treize ans Ă sillonner les routes au volant d’un break diesel analogique (seule concession Ă la modernitĂ©, les vitres Ă©lectriques), le passage Ă un nouveau modèle fait naĂ®tre un sentiment Ă©trange : quel bavardage !
L’engin fait un bruit de diable si vous oubliez de boucler votre ceinture, le radar s’affole si vous serrez trop le vĂ©hicule qui vous prĂ©cède, l’assistance au freinage d’urgence s’enclenche automatiquement dès qu’un obstacle a Ă©tĂ©, selon lui, ignorĂ©. Les camĂ©ras dĂ©chiffrent les panneaux de signalisation et ralentissent le vĂ©hicule lorsqu’elles le jugent nĂ©cessaire, et tant pis si elles se trompent. L’assistant de maintien de voie fait vibrer le volant dès qu’il pense dĂ©tecter une sortie de voie. L’assistant de conduite en embouteillage accĂ©lère puis freine automatiquement. Le dĂ©tecteur de fatigue vous demande mĂŞme :
« Et si on faisait une pause autour d’un café ? » « Bien sûr, cher assistant vocal, un café s’il vous plaît. »
Assister l’humain dans sa conduite et désamorcer des situations critiques est fondamentalement louable. Mais il est impossible de s’appuyer entièrement sur l’électronique au volant, et aux yeux de la loi, le conducteur doit pouvoir intervenir. Ces assistants de reconnaissance et de trajectoire ne sont pas toujours fiables et, lorsqu’ils sont
En Allemagne, la voiture est souvent associĂ©e Ă une valeur cardinale de la dĂ©mocratie : la libertĂ©. « Conduire, c’est ĂŞtre libre, flexible, sans devoir renoncer Ă son confort personnel » “C’est au nom de cette libertĂ© que se dĂ©fendent les lobbyistes, les politiques libĂ©raux du FDP (Parti libĂ©ral dĂ©mocrate) et les conservateurs de la CSU (Union chrĂ©tienne-sociale de Bavière) qui rejettent l’instauration d’une limitation de vitesse sur toutes les autoroutes. Selon eux, les conducteurs de BMW, Porsche et autres Mercedes sont des martyrs de la puissance des chevaux.
Pourtant, il faut parcourir des kilomètres pour retrouver un semblant de liberté et échapper aux embouteillages interminables et aux parkings bondés. La marge de manœuvre est souvent réduite à néant, et même changer de voie ou se garer ne dépend plus de la volonté des conducteurs.
Les voitures modernes les ont aussi mises sous tutelle : les systèmes d’assistance ont pris le contrĂ´le de l’habitacle et multiplient avertissements, critiques et rappels Ă l’ordre. Après treize ans Ă sillonner les routes au volant d’un break diesel analogique (seule concession Ă la modernitĂ©, les vitres Ă©lectriques), le passage Ă un nouveau modèle fait naĂ®tre un sentiment Ă©trange : quel bavardage !
L’engin fait un bruit de diable si vous oubliez de boucler votre ceinture, le radar s’affole si vous serrez trop le vĂ©hicule qui vous prĂ©cède, l’assistance au freinage d’urgence s’enclenche automatiquement dès qu’un obstacle a Ă©tĂ©, selon lui, ignorĂ©. Les camĂ©ras dĂ©chiffrent les panneaux de signalisation et ralentissent le vĂ©hicule lorsqu’elles le jugent nĂ©cessaire, et tant pis si elles se trompent. L’assistant de maintien de voie fait vibrer le volant dès qu’il pense dĂ©tecter une sortie de voie. L’assistant de conduite en embouteillage accĂ©lère puis freine automatiquement. Le dĂ©tecteur de fatigue vous demande mĂŞme :
« Et si on faisait une pause autour d’un café ? » « Bien sûr, cher assistant vocal, un café s’il vous plaît. »
Assister l’humain dans sa conduite et désamorcer des situations critiques est fondamentalement louable. Mais il est impossible de s’appuyer entièrement sur l’électronique au volant, et aux yeux de la loi, le conducteur doit pouvoir intervenir. Ces assistants de reconnaissance et de trajectoire ne sont pas toujours fiables et, lorsqu’ils sont